Africa-Press – CentrAfricaine. Les organes chargés de l’organisation des élections groupées prévues en décembre 2025 en République centrafricaine ont décidé d’exempter certains partis politiques de l’obligation de respecter le quota de 35 % de candidatures féminines. Le Président du Conseil d’État, le Magistrat hors hiérarchie, Dominique Alain Marius Saïd Panguindji, a expliqué les raisons de cette mesure lors d’une interview accordée à la presse, le mardi 6 octobre 2025.
Le quota de 35 % de femmes candidates est une exigence légale pour les élections groupées à venir. Cependant, plusieurs partis, y compris certains de la majorité présidentielle, n’ont pas pu satisfaire à cette obligation.
Face à cette difficulté, le Conseil d’État, chargé de se prononcer sur les contentieux relatifs au respect du quota de candidatures féminines, a été saisi pour examiner les demandes de dérogation introduites par cinq formations politiques, dont le Mouvement Cœurs Unis (MCU).
«Plusieurs institutions interviennent dans le processus électoral, parmi lesquelles le Conseil d’État, compétent pour trancher les recours relatifs au respect du quota de 35 % de candidatures féminines et au découpage électoral. Les cinq partis politiques, y compris le MCU, ont exercé un recours sur la base de l’article 265 du Code électoral, qui prévoit des dérogations à ce principe », a précisé Dominique Alain Marius Saïd Panguindji.
Le Président du Conseil d’État a rappelé que la Constitution centrafricaine garantit le principe de parité et d’égalité de genre, confiant à l’État la responsabilité d’en assurer l’application. Le Code électoral, pour sa part, réaffirme cette exigence et en confie la mise en œuvre aux partis politiques.
Cependant, la loi prévoit également la possibilité pour ces derniers de demander une dérogation, en cas d’« impossibilité avérée » de respecter le quota de 35 % de candidatures féminines.
«La loi autorise les partis politiques à saisir le Conseil d’État pour obtenir le bénéfice des dispositions de l’article 265. C’est ce que les cinq partis susmentionnés ont fait, et dans les délais », a ajouté le magistrat Panguindji.
Toutefois, il a précisé que ces recours visaient les élections législatives, régionales et municipales, mais que la loi n’autorise la dérogation que pour les scrutins législatifs et régionaux. Ainsi, les élections municipales ne sont pas concernées par cette mesure.
Selon le Président du Conseil d’État, les raisons principales justifiant cette exemption tiennent à la jeunesse de certains partis politiques nouvellement créés, aux contraintes financières qui limitent la mise en place de structures locales, ainsi qu’à l’exigence du baccalauréat qui écarte un certain nombre de femmes engagées mais ne remplissant pas les conditions de niveau académique.
La décision d’exemption, en vigueur à partir de ce mois d’octobre, vise donc à permettre une participation équilibrée des partis politiques dans le processus électoral tout en respectant les limites légales.
Le Président du Conseil d’État a enfin insisté sur le caractère exceptionnel et strictement encadré de cette mesure, rappelant que le quota de 35 % reste une obligation fondamentale pour promouvoir la représentation féminine dans les institutions politiques du pays.
Source: Ndjoni Sango
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