Africa-Press – CentrAfricaine. Le désarmement de 500 rebelles de l’UPC à Maloum capote faute de comité de suivi constitué, inscrit pourtant dans l’accord de Ndjamena.
En effet, le 10 juillet 2025, à la cité des chefs d’État, le gouvernement centrafricain et deux groupes armés majeurs signent officiellement leur accord de paix à Bangui en présence des diplomates. L’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) et le 3R (Retour, Réclamation et Réhabilitation) entérinent ainsi le texte paraphé le 19 avril à N’Djamena. Ce document prévoit un cessez-le-feu immédiat, la dissolution progressive des groupes armés et la création d’un comité de suivi conjoint.
Pour démontrer sa bonne foi, Bangui programme le désarmement symbolique de 500 combattants de l’UPC à Maloum, localité située à une cinquantaine de kilomètres de Bambari. L’opération, initialement fixée au 11 juillet, est reportée au 12 juillet en raison des intempéries qui empêchent le déplacement de la délégation gouvernementale.
Le préfet et le maire de la Ouaka se rendent sur place le 10 juillet pour préparer l’arrivée des officiels.
Le 12 juillet, les 500 éléments du groupe armé unité pour la paix en Centrafrique ( UPC) ont été présentés pour le désarmement. La cérémonie s’est déroulée en présence de leur chef , Ali Darassa Mahamat, du ministre des Armées du Tchad Issakha Maloua Djamous et le ministre de la défense de la République centrafricaine, Claude Rameaux Bireau,et ceux de la MINUSCA.
Mais sur place, l’opération tourne court. Le général commandant les 500 combattants de l’UPC refuse de procéder au désarmement. Sa justification: l’absence du comité de suivi prévu par l’accord signé deux jours plus tôt à Bangui.
Les rebelles d’Ali Darassa campent sur leur position. Ils exigent la constitution de cette instance avant tout désarmement massif. Cette approche progressive vise à garantir un processus de démobilisation structuré et transparent.
Le gouvernement centrafricain se trouve pris au dépourvu, n’ayant pas anticipé cette exigence pourtant inscrite dans l’accord.
Pour sauver la face devant les médias, Ali Darassa effectue un geste symbolique au nom de l’UPC. Plusieurs organes de presse interprètent mal cet acte et annoncent à tort le désarmement complet des 500 combattants. Cette confusion alimente une vague de désinformation.
L’épisode expose la précipitation du gouvernement à afficher des résultats sans respecter le cadre négocié. Les groupes UPC et 3R, en s’en tenant aux termes de l’accord, pointent l’omission de Bangui concernant le comité de suivi. Cette instance reste pourtant indispensable pour superviser la démobilisation.
Face à cet échec, le gouvernement s’engage à constituer rapidement le comité manquant. Il annonce vouloir relancer le désarmement des 500 combattants dans les prochains jours. L’incident de Maloum rappelle les difficultés inhérentes à la mise en œuvre des accords de paix et l’importance du respect des protocoles établis.
La situation demeure incertaine alors que les négociations se poursuivent pour débloquer l’impasse. Le processus de démobilisation reste pourtant vital pour instaurer une paix durable avant les élections de décembre 2025. L’épisode de Maloum servira d’enseignement pour la suite des opérations de désarmement en République centrafricaine….
Source: Corbeau News Centrafrique
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