Africa-Press – CentrAfricaine. Le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité Publique a opposé un refus à la demande de délivrance de passeport ordinaire formulée par Anicet Georges Dologuélé, président du parti URCA et député à l’Assemblée nationale.
Dans une correspondance datée du 9 octobre 2025, signée par le ministre Rameaux Claude Bireau, le département de l’Intérieur invoque des dispositions légales relatives à la nationalité centrafricaine pour justifier sa décision.
Selon la lettre ministérielle, l’ancien Premier ministre aurait perdu sa nationalité centrafricaine après avoir acquis volontairement une nationalité étrangère, en l’occurrence la nationalité française.
Le texte se réfère expressément aux articles 46 et 48 de la loi n°1961.212 du 20 avril 1961 portant Code de la Nationalité, qui stipulent qu’un Centrafricain majeur acquérant volontairement une autre nationalité perd de facto sa nationalité d’origine.
Le document rappelle également que la Constitution du 30 août 2023, en son article 10, réaffirme le caractère unique et exclusif de la nationalité centrafricaine, sauf dans des cas exceptionnels définis par la loi.
Le ministère indique par ailleurs qu’Anicet Georges Dologuélé a été libéré de sa nationalité française le 25 août 2025, mais souligne qu’il doit désormais introduire une demande officielle de réintégration dans la nationalité centrafricaine, comme l’exige la loi. Cette réintégration, selon l’article 32 du Code de la Nationalité, ne peut être accordée que par décret présidentiel, à l’issue d’une enquête administrative.
Ainsi, la demande de passeport biométrique de Dologuélé a été jugée « prématurée », car elle ne respecte pas la procédure en vigueur. Le ministère recommande au député de suivre la voie légale de réintégration avant toute nouvelle requête.
Cette décision intervient dans un contexte politique sensible, à quelques mois d’échéances électorales cruciales pour la République centrafricaine. Anicet Georges Dologuélé, figure de l’opposition et ancien candidat à la présidentielle, voit ainsi sa situation administrative devenir un sujet d’intérêt public.
La correspondance du ministère, signée par Rameaux Claude Bireau, cumule les portefeuilles de l’Intérieur, de la défense et de la reconstruction de l’armée. Elle marque une position ferme de l’administration sur la question de la double nationalité et de l’éligibilité des responsables politiques aux documents officiels centrafricains.
Le ministère rappelle que nul ne peut obtenir de document d’identité national, notamment un passeport, sans être juridiquement reconnu comme citoyen centrafricain.
L’affaire Dologuélé pourrait désormais ouvrir un débat plus large sur la réforme du Code de la nationalité et les conditions de réintégration des Centrafricains de la diaspora.
Source: Ndjoni Sango
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press