Gouverneur Bissekoin Défend Arrêt Travaux Route Bambari-Alindao

0
Gouverneur Bissekoin Défend Arrêt Travaux Route Bambari-Alindao
Gouverneur Bissekoin Défend Arrêt Travaux Route Bambari-Alindao

Africa-Press – CentrAfricaine. « Enlevez ça de votre pensée ! Il n’y a pas de lenteur ! » assène Victor Bissekoin, gouverneur du Haut-Oubangui, face aux plaintes cinglantes du maire d’Alindao sur l’arrêt des travaux de la route Bambari-Alindao-Kémbé. Une réplique qui sonne comme un défi lancé aux habitants, asphyxiés par un chantier au point mort et des promesses qui s’effritent.

Huit mois après sa prise de fonction, Victor Bissekoin, ancien chef du quartier du Président Touadera à Boy-Rabe, nommé Préfet de la Ouaka, puis Gouverneur du Haut-Oubangui, a parcouru Mobaye et Alindao, où la frustration déborde. Le maire d’Alindao, dans un discours sans détour devant le gouverneur, a dénoncé les travaux au ralenti de cet axe vital, censé relier Bambari à Alindao et Kémbé pour acheminer manioc, arachide et maïs vers Bangassou. Sans cette route, l’économie de la Basse-Kotto souffre: les produits agricoles s’entassent, invendus, et les marchés s’effondrent.

Mais Victor Bissekoin balaie les critiques d’un revers de main. « Ce n’est pas une lenteur comme il prétend le dire », clame-t-il, rejetant la faute sur de mystérieux « problèmes techniques ». Quels problèmes? Aucun détail. Pas un mot sur les causes de cet arrêt qui paralyse la région. Le gouverneur se borne à promettre que « les travaux reprendront sous peu », brandissant la parole du président de la République, « un homme de parole ». Des mots qui sonnent creux, presque risibles, face à des habitants gavés d’annonces sans lendemain.

Cette route n’est pas un simple chemin de terre. C’est l’oxygène de la région, l’artère qui permet aux biens et aux personnes de circuler, aux producteurs d’atteindre les marchés. Victor Bissekoin lui-même l’admet: « Elle permet les mouvements des personnes et des biens dans tous les sens ». Alors pourquoi ce silence obstiné sur les raisons du blocage? Pourquoi ce refus de reconnaître une évidence que tout le monde voit: un chantier à l’abandon, des engins immobiles, rouillés sous le soleil?
« Il n’y a pas de lenteur », martèle le gouverneur Victor Bissekoin, comme pour conjurer la réalité. Pourtant, les faits sont têtus. Les travaux sont au point mort depuis des mois, laissant les habitants face à une route qui n’existe que dans les discours. Les murmures parlent de fonds détournés, de contrats mal ficelés, mais Victor Bissekoin esquive, préférant invoquer l’aura du président. « Le chef de l’État est l’artisan lui-même », insiste-t-il, rappelant que la construction de cet axe est une priorité nationale. Mais à Alindao, ces paroles résonnent comme une moquerie. Les décisions de Bangui ne remplissent pas les ventres.

Victor Bissekoin tente un dernier argument: « La route, c’est l’économie ». Une vérité criante, mais qui rend son inaction plus incompréhensible. Si la route est si cruciale, pourquoi aucun calendrier précis n’est communiqué? Pourquoi les entreprises responsables ne sont-elles pas convoquées? Pourquoi aucun partenaire n’est mobilisé pour débloquer ce chantier? En se retranchant derrière des « problèmes techniques », Bissekoin joue avec le peu de patience qu’il reste aux habitants.

Cette tournée, censée rapprocher le gouverneur du peuple, a creusé un fossé plus large. En niant l’évidence, Bissekoin transforme l’espoir en défiance. La route Bambari-Alindao-Kémbé reste un tape à l’œil, un signe des promesses trahies qui pèsent sur le Haut-Oubangui….

Source: Corbeau News Centrafrique

Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here