Africa-Press – CentrAfricaine. Le gouvernement centrafricain continue de distribuer des permis miniers sans contrôle ni transparence. Les promesses de développement ne profitent qu’à une poignée d’entreprises et de dirigeants, tandis que la population reste dans la misère totale.
Le Conseil des ministres, sous la houlette du président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro, a encore frappé. Le 4 septembre 2025, trois décrets ont été adoptés en catimini, attribuant des permis d’exploitation minière à des sociétés privées, dont Afrigem Or et Diamant et le Groupe Vivagold. Une opération de plus dans ce que les observateurs qualifient désormais de supermarché des permis miniers », où l’État distribue des autorisations à tour de bras, sans transparence ni garantie de retombées pour la population.
En effet, le ministre des Transports, remplaçant opportunément le ministre des Mines (convenablement « empêché »), a présenté ces dossiers comme une avancée vers la « formalisation » du secteur minier. En réalité, il s’agit d’une parodie de légalité: les sociétés bénéficiaires, selon les déclarations officielles, auraient « satisfait à toutes les conditions requises ». Mais quelles conditions? Le paiement de frais administratifs? Une poignée de promesses en l’air? Rien ne garantit que ces entreprises respecteront les normes environnementales, sociales ou fiscales. Le code minier de 2024, brandi comme un bouclier, n’est qu’un écran de fumée pour légitimer une politique de pillage organisé.
Des permis distribués comme des bonbons, des retombées invisibles. Oui, depuis des années, la RCA délivre des permis miniers à la chaîne. Plus de 2 000 autorisations ont été accordées, mais où sont les retombées pour le peuple centrafricain? Où sont les écoles, les hôpitaux, les routes promises? Rien. Juste des poches remplies, des élites corrompues et des sociétés étrangères qui siphonnent les richesses du pays. Les permis attribués à Afrigem Or et Diamant et au Groupe Vivagold ne sont que la dernière démonstration de ce système criminel, où l’exploitation minière industrielle ne profite qu’à une infime minorité.
Un secteur minier gangrené par l’opacité et l’impunité. Vraiment, le gouvernement centrafricain se targue de vouloir « moderniser » le secteur minier, mais la réalité est tout autre. L’exploitation artisanale, souvent illégale et dangereuse, continue de prospérer, tandis que les permis industriels sont attribués dans l’opacité la plus totale. Où sont les études d’impact environnemental? Où est la consultation des communautés locales? Rien. Juste des décrets signés dans l’urgence, sans contrôle, sans suivi.
Le président Touadéra parle de « développement responsable » et de « réduction de la pauvreté », mais ces mots sonnent pathétiquement vide. Comment croire en la bonne foi d’un régime qui bafoue méthodiquement les droits des populations locales? Les rapports internationaux sont formels: le secteur minier centrafricain est une machine à broyer les droits humains, avec des cas documentés de travail forcé, d’exploitation des enfants et de destruction environnementale.
Une complicité internationale? Possiblement. En effet, l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (EITI) et le Processus de Kimberley sont censés encadrer ces activités. Pourtant, la RCA, réintégrée dans l’EITI en 2021, continue de jouer un double jeu. Les permis sont distribués sans vérification sérieuse, et les recettes fiscales promises se volatilisent dans les méandres d’une administration corrompue.
Que reste-t-il au peuple centrafricain? Et bien Rien. Juste des terres ravagées, des rivières empoisonnées et des promesses trahies. Pendant que les sociétés minières russes, chinoises et rwandaises et les dignitaires du régime s’enrichissent, la population crève de faim. 2 000 permis délivrés, et toujours pas de développement. Juste une escroquerie d’État, une politique criminelle qui sacrifie l’avenir du pays sur l’autel de l’appât du gain.
Et maintenant? Il est temps que la communauté internationale ouvre les yeux. Il est temps que les Centrafricains se lèvent contre ce pillage organisé. Les permis miniers ne doivent pas être des laissez-passer pour le vol, mais des outils de développement contrôlés, transparents et équitables.
Sinon, la RCA restera à jamais le Far West des mines, où les lois ne protègent que les voleurs. Jusqu’à quand?
Source: Corbeau News Centrafrique
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