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Le Conseil Constitutionnel démasque l’ancien député corrompu Jean-Michel Mandaba qui a présenté un titre de propriété appartenant à quelqu’un d’autre pour déposer sa candidature.
Le jeudi 14 novembre 2025, le Conseil Constitutionnel a rendu sa décision n° 014/CC/25 invalidant trois candidatures à l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Parmi les candidats éliminés figure Jean-Michel Mandaba, candidat numéro 6 du parti PGD. Une invalidation qui ne surprend personne: Mandaba a été pris, une fois de plus, en train de falsifier des documents officiels.
La décision du Conseil Constitutionnel est sans appel. Après vérification auprès de la Direction des Domaines et de la Conservation Foncière, les juges constitutionnels, aussi corrompus qu’il faut le rappeler, ont découvert que Jean-Michel Mandaba avait versé à son dossier de candidature “la copie d’un titre de propriété bâtie numéro 9063 appartenant en réalité à Madame ASSANI Edith Pulchérie”.
La fiche de vérification n° 0200/MFB/DIR CAB/DECTCFD/SCF du 6 novembre 2025, signée du Directeur de l’Enregistrement de la Curatelle, du Timbre de la Conservation Foncière des Domaines du Patrimoine Immobilier, ne laisse aucun doute: Jean-Michel Mandaba a présenté le titre de propriété d’une autre personne comme si c’était le sien.
Le Conseil Constitutionnel a donc conclu que “le dossier de candidature de Monsieur Jean Michel Mandaba est entaché de fraude en écriture publique” et que “sa candidature doit être invalidée pour ce motif”.
Fraude en écriture publique. Faux et usage de faux. Voilà les termes juridiques qui qualifient, une nouvelle fois, les agissements de Jean-Michel Mandaba. Et ce n’est pas la première fois. Ni la deuxième. C’est devenu son mode opératoire habituel.
Le parcours criminel de Jean-Michel Mandaba est long et bien documenté. Cet homme a fait du faux et de la manipulation sa spécialité, sa marque de fabrique. À chaque fois qu’il se trouve dans une situation délicate, il sort les mêmes recettes: inventer des documents, falsifier des preuves, mentir effrontément.
Rappelons d’abord l’affaire qui a détruit sa carrière politique. En juillet 2019, Jean-Michel Mandaba, alors président de la commission ressources naturelles de l’Assemblée nationale, a été filmé en train d’empocher 40 millions de francs CFA versés par des exploitants miniers chinois en échange de permis d’exploitation à Bozoum.
La vidéo, projetée devant les députés lors d’une session extraordinaire, était accablante. Jean-Michel Mandaba n’a eu d’autre choix que de reconnaître les faits et de demander pardon. Une commission d’enquête parlementaire avait alors décidé qu’il serait traduit devant la Haute Cour de Justice. Mais cette procédure n’a jamais abouti. Mandaba s’en est sorti comme toujours.
Cette affaire de corruption l’a tout de même disqualifié pour se représenter aux élections législatives de 2020. Mais cela ne l’a pas empêché de continuer ses magouilles en 2025.
Récemment, Mandaba a été au centre d’une nouvelle controverse immobilière. Expulsé d’un premier logement pour non-paiement de loyer, il avait profité de la générosité d’un propriétaire bienveillant qui lui avait offert l’usage gratuit d’une maison en face du restaurant Mirandela. Il y avait même installé le siège de son parti, le PGD.
Mais après le décès de ce propriétaire généreux, les héritiers ont exigé le paiement du loyer. Et là, Mandaba a sorti exactement le même scénario que dans l’affaire qui vient de le faire éliminer de la présidentielle: il a prétendu avoir acheté la maison au défunt propriétaire pour 34 millions de francs CFA, payés en liquide, sans aucune preuve écrite.
Selon sa version, il aurait envoyé cette somme en espèce dans un sac banko par l’intermédiaire de son fils. Évidemment, aucun reçu. Aucun document. Juste sa parole.
Les héritiers ont traîné Mandaba en justice. Le tribunal de première instance lui a donné tort. La cour d’appel a confirmé. La cour de cassation aussi. Trois juridictions ont ordonné son expulsion. Il a finalement été expulsé de force, et son frère procureur a même tenté d’utiliser les forces de l’ordre pour chasser les héritiers légitimes de leur propre maison.
Voilà le vrai visage de Jean-Michel Mandaba. Un homme qui ment comme il respire. Un homme qui falsifie des documents. Un homme qui prétend posséder ce qui appartient aux autres. Un homme dont le passé est lourd de fausseté.
Et maintenant, pour sa candidature à l’élection présidentielle, il a recommencé exactement la même chose. Il a présenté au Conseil Constitutionnel le titre de propriété de Madame ASSANI Edith Pulchérie en prétendant que c’était le sien.
Comment a-t-il pu croire qu’il s’en sortirait? Comment a-t-il pu penser que personne ne vérifierait? Ou peut-être comptait-il, encore une fois, sur des complicités pour faire passer son dossier frauduleux?
La Constitution centrafricaine exige que tout candidat à l’élection présidentielle possède une propriété bâtie sur le territoire national. Mandaba ne possède aucune propriété bâtie. Il ne possède rien. Alors il a volé l’identité d’une propriété appartenant à Madame ASSANI Edith Pulchérie.
C’est du vol d’identité immobilière. C’est de la fraude en écriture publique. C’est du faux et usage de faux caractérisé. Des infractions pénales graves qui devraient normalement entraîner des poursuites judiciaires.
Cette fois-ci, Jean-Michel Mandaba doit être traduit devant la justice. Pas pour des paroles, mais pour la réalité de ses actes. Il doit répondre de cette fraude devant un tribunal pénal. Il doit être poursuivi pour faux et usage de faux dans le cadre d’une candidature présidentielle.
Le Parquet de la République doit ouvrir une information judiciaire. Le Procureur Général doit agir. On ne peut pas laisser un homme avec un tel passé criminel continuer à bafouer la loi sans jamais être sanctionné.
Mandaba a été filmé en train de recevoir 40 millions de francs CFA de pot-de-vin. Il a inventé un faux achat de maison pour 34 millions de francs CFA. Il a présenté le titre de propriété de quelqu’un d’autre pour sa candidature présidentielle. À chaque fois, c’est le même schéma: le faux, la manipulation, le mensonge.
Ce qui est peut-être le plus choquant dans cette affaire, c’est que Mandaba a osé se présenter à l’élection présidentielle. Un homme avec un tel parcours, un homme condamné par trois juridictions dans une affaire immobilière, un homme qui a reconnu avoir reçu 40 millions de pot-de-vin, se présente pour diriger le pays.
Quelle image cela donne-t-il de la classe politique centrafricaine? Quelle image cela donne-t-il du niveau d’exigence morale dans ce pays?
Le Conseil Constitutionnel a fait son travail. Il a vérifié. Il a découvert la fraude. Il a invalidé la candidature. Mais maintenant, il faut que la justice pénale prenne le relais.
Jean-Michel Mandaba ne doit pas simplement être éliminé de la course électorale. Il doit être poursuivi, jugé et condamné pour faux et usage de faux. C’est la seule façon de montrer que personne n’est au-dessus de la loi, que la fraude a des conséquences, que le mensonge ne paie pas.
La décision du Conseil Constitutionnel du 14 novembre 2025 a réduit à sept le nombre de candidats validés pour l’élection présidentielle du 28 décembre 2025. Trois candidatures ont été invalidées, toutes pour des raisons liées à des fraudes sur les titres de propriété ou les diplômes.
Trois candidatures éliminées. Trois cas de fraude. Trois dossiers qui montrent le niveau de médiocrité et de malhonnêteté qui caractérise une partie de la classe politique centrafricaine.
Pour Jean-Michel Mandaba, cette invalidation devrait marquer la fin définitive de toute ambition politique. Un homme qui a été pris en flagrant délit de corruption, qui a été expulsé de force d’une maison pour occupation illégale, et qui vient d’être démasqué pour fraude en écriture publique n’a plus aucune crédibilité.
Mais connaissant Mandaba et connaissant le système judiciaire centrafricain, on peut craindre qu’une fois de plus, il s’en sorte sans véritable sanction. Qu’il retourne tranquillement à ses affaires, sans jamais avoir à répondre véritablement de ses actes devant la justice.
C’est pourtant maintenant ou jamais. Le Conseil Constitutionnel a qualifié les faits de “fraude en écriture publique”. C’est une qualification pénale. Le Parquet doit agir. Le système judiciaire doit montrer qu’il fonctionne, que la loi s’applique à tous, y compris aux anciens députés, y compris aux candidats à la présidentielle.
Jean-Michel Mandaba a dépassé toutes les normes. Il a un passé lourd de criminalité, lourd de fausseté. Il a été pris en flagrant délit à l’Assemblée nationale. Il est dans la fausseté d’une propriété. À chaque fois, c’est le faux et usage de faux.
Cette fois-ci, il doit être traduit devant la justice. Pour de vrai. Pas pour le langage, mais pour la réalité. Parce qu’il dépasse vraiment les normes.
L’Autorité Nationale des Elections publiera le 15 novembre 2025 la liste définitive des candidats au scrutin présidentiel, conformément à la décision du Conseil Constitutionnel. Le nom de Jean-Michel Mandaba n’y figurera pas. Sa candidature a été annulée. Sa fraude a été démasquée.
Reste maintenant à savoir si la justice fera son travail et le poursuivra pour faux et usage de faux, ou si, comme c’est trop souvent le cas en Centrafrique, l’affaire sera classée et Mandaba continuera tranquillement ses magouilles sans jamais avoir à rendre compte de ses actes.
Source: Corbeau News Centrafrique
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