Justice Centrafricaine Sous Wagner: 47 Dossiers à Juger

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Justice Centrafricaine Sous Wagner: 47 Dossiers à Juger
Justice Centrafricaine Sous Wagner: 47 Dossiers à Juger

Africa-Press – CentrAfricaine.
La Cour criminelle de Bangui va organiser sa session d’octobre 2025 avec 47 dossiers concernant une cinquantaine d’accusés. Mais cette session se déroule dans un contexte où la justice centrafricaine est devenue un instrument aux mains des mercenaires russes du groupe Wagner qui arrêtent arbitrairement des citoyens et les livrent à une justice aux ordres.
Jean Vidal Damas, Procureur général près de la cour d’Appel de Bangui, a présenté le programme de cette session dans une interview accordée à la radio Ndèkè-Luka. Il a déclaré: “Nous avons retenu globalement 47 dossiers qui concernent au moins une cinquantaine d’accusés qui vont être présentés devant la barre pendant cette session”.

Concernant la nature des infractions, Jean Vidal Damas a précisé: “De façon ramassée, nous avons les crimes de sang, nous avons les crimes de viol, nous avons des infractions comme les atteintes à la sûreté intérieure de l’État, nous avons le cas de meurtre, nous avons des infractions comme l’espionnage, le complot et nous avons aussi des infractions courantes comme l’association de malfaiteurs, le vol aggravé”.

Cette session devait se tenir plus tôt dans l’année. Le Procureur général de la Cour a expliqué les raisons du retard: “C’est vrai que la loi prévoit deux sessions criminelles par an et si la situation le permet, on peut organiser des sessions extraordinaires. Mais cette année particulièrement on a eu de sérieux problèmes de trésorerie, ce qui a fait que la première session qui devait être organisée au cours du premier semestre a connu un léger retard”.

La grève des avocats a également retardé l’ouverture de la session: “Tout était mis en œuvre pour attraper les deux sessions avant la fin de cette année, mais malheureusement on s’est retrouvé avec la grève des avocats alors que nous étions déjà en train d’amorcer le démarrage de cette session et du coup ça nous a ramené au mois d’octobre”.

Jean Vidal Damas a confirmé que la situation est maintenant réglée: “Il y a quelques jours nous avons tenu une audience de tirage au sort des jurés. Les avocats ont décidé unanimement de reprendre leur place au sein des juridictions, ils ont participé activement au tirage au sort des jurés et les commis d’office ont été désignés et tous ceux qui n’ont pas d’avocats, on leur a trouvé des avocats et tout est mis en œuvre pour que d’ici le 6, ce lundi là, l’audience se déroule normalement”.

Sans mentir, c’est une justice qui est totalement sous contrôle de Wagner. Franchement, au-delà de ces aspects procéduraux, cette session criminelle se déroule dans un contexte où la justice centrafricaine a perdu toute indépendance. Elle est devenue un instrument aux mains des mercenaires russes de Wagner qui arrêtent arbitrairement des citoyens et les livrent à une justice qui obéit à leurs ordres.

Parmi les accusés qui comparaîtront lors de cette session figurent des personnes arrêtées par Wagner sans mandat, détenues illégalement, torturées, puis présentées devant des juges qui valident ces arrestations arbitraires en les transformant en poursuites judiciaires.

Les chefs d’accusation d’“atteintes à la sûreté intérieure de l’État”, d’“espionnage” et de “complot” sont régulièrement utilisés par les Wagner pour criminaliser des opposants politiques, des journalistes, des défenseurs des droits humains. Wagner arrête, la justice centrafricaine condamne.

Cette collusion entre les mercenaires russes et l’appareil judiciaire centrafricain transforme les sessions criminelles en parodie où les accusés sont condamnés d’avance. Les avocats, même présents, ont du mal à défendre leurs clients face à des dossiers montés de toutes pièces par Wagner avec la complicité des autorités.

Les “problèmes de trésorerie” évoqués par le Procureur général de la Cour pour justifier le retard de la session montrent que même la justice manque de moyens. Pendant que Wagner reçoit 10 milliards par mois, la Cour criminelle ne peut pas organiser ses sessions faute d’argent.

Cette situation crée une justice à deux vitesses: rapide et expéditive pour ceux que Wagner veut éliminer, lente et paralysée pour les autres. Les accusés arrêtés par Wagner passent rapidement en jugement. Les autres attendent des années dans les prisons surpeuplées sans être jugés.

La présence dans cette session de dossiers pour “espionnage” et “complot” pose problème. Ces accusations sont souvent utilisées contre des étrangers que les mercenaires russes arrêtent. Elles permettent de criminaliser tous les occidentaux.

La justice centrafricaine, qui devrait être indépendante et protéger les droits des citoyens, est devenue un outil de répression au service du régime et de Wagner. Les juges, les procureurs, toute la chaîne judiciaire obéit aux ordres. Ceux que Wagner veut condamner sont condamnés. Ceux que le régime veut éliminer sont éliminés.

Cette session criminelle d’octobre 2025 ne sera pas un exercice de justice mais un exercice de répression déguisé en procès. Les 47 dossiers et la cinquantaine d’accusés comparaîtront devant une Cour qui a perdu son indépendance et sa crédibilité.

Tant que Wagner contrôlera la justice centrafricaine, tant que les juges obéiront aux mercenaires plutôt qu’à la loi, les sessions criminelles resteront des instruments de répression politique plutôt que des lieux où la justice est rendue.
Note: les deux premiers groupes sont réservés uniquement aux publications officielles du CNC

Source: Corbeau News Centrafrique

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