La question de la levée de l’embargo sur les armes en RCA : les jeux troubles et funestes de la France

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La question de la levée de l’embargo sur les armes en RCA : les jeux troubles et funestes de la France
La question de la levée de l’embargo sur les armes en RCA : les jeux troubles et funestes de la France

Africa-Press – CentrAfricaine. La montée en puissance des Forces armées Centrafricaines ces dernières années rend paradoxal le maintien de l’embargo sur les armes à destination de la RCA. Se situant dans le contexte qui a justifié l’élaboration par la France et la validation par le conseil de sécurité du projet de l’embargo sur les armes en RCA, l’armée centrafricaine était déstructurée, désaxée, émiettée voire indisciplinée au point qu’il était difficile de la distinguer des rebelles qui brillaient par les actes d’extrême atrocité et d’incivismes alarmants.

L’embargo sur les armes à destination de la RCA, selon les explications du conseil de sécurité convaincu par la France, était l’une des mesures urgentes pouvant empêcher les groupes armés de s’approvisionner en armes d’une part ; et d’autres, elle évitera aussi à cette armée centrafricaine, qui était en déliquescence de faire usage des armes à d’autres fins que celle de protéger la population et les institutions Républicaine.

A priori, l’on pouvait se laisser séduire par l’intention humaniste de cette décision. Mais l’épreuve des faits révèle encore une manœuvre pensée et mise en œuvre par la France afin de continuer à jouer le rôle du maitre dans le pays.

L’analyse sérieuse des évènements observés et vécus durant ces conflits armés en RCA met en lumière le réarmement des groupes armés malgré l’embargo sur les armes à destination de la RCA. Les groupes armés ont et continuent d’avoir les puissants moyens servant leur politique déstabilisatrice des institutions de la République. Les Forces armées centrafricaines sont les plus perdantes de cette mesure de l’embargo ; conséquemment, la mesure s’est révélée improbable, très dangereuse et funeste pour la population dont son armée ne peut la protéger efficacement par manque d’équipements militaires adéquats. L’influence de la France grandissait à mesure que les FACA ne pouvait assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

La France se servait des groupes armés dont elle a aidé à la restructuration et à l’armement afin de faire chanter les autorités de la Transition à l’époque. Il était évident que lorsque ces dernières essayaient d’être du côté du peuple pour s’opposer à une décision ou mesure prise par la France, des groupes armés sont activés afin de commettre des pires exactions sur la population dans les différentes villes du pays où ils sont installés. Tel un pyromane.

Les groupes armés soutenus par la France ont présenté au monde entier un spectacle de l’animalisation de l’humain et de sa destruction. Des morts ont été comptés par millier et les chiffres ne disent rien à la conscience des criminels commanditaires et assassins du peuple centrafricain.

Alors, si l’indiscipline et la déstructuration des FACA avaient, en partie, précipité cette mesure de l’embargo sur les armes à destination de la RCA durant cette période tumultueuse de la transition politique, qu’est ce qui continue de justifie son maintien depuis le retour à l’ordre constitution où on peut constater avec preuves le succès de la politique transformationnelle des FACA et leur dynamisme exponentiel dans les différents secteurs des activités liés à la sécurité et la défense ?

A quel jeu continue de jouer la France dont la responsabilité dans les crimes crapuleux et les violations des droits de l’homme en RCA est avérée depuis le début de ces conflits armés ?

C’est ici le lieu de nous associer au regretté penseur Centrafricain Jean Paul NGOUPANDE pour appeler la France à « s’interroger sans complaisance sur sa responsabilité dans l’infantilisation de ce pays ». S’inscrivant dans une logique de politiquement et diplomatiquement correct, certaines personnalités françaises ont affirmé que la RCA n’est plus sous embargo et qu’elles le disent parce que c’est grâce à la France qui a initié le projet et défendue les intérêts de la RCA au conseil de sécurité.

L’«imperformativité » de la parole (quand dire n’est pas faire) est le propre de la France durant ces conflits armés. Or, il a fallu la politique de diversification des partenaires mise en œuvre par le Président TOUADERA pour permettre d’obtenir quelques succès grâce à l’implication de certains partenaires notamment la Russie dans le combat en faveur de la levée de l’embargo. Consciente de l’évolution régressive de son influence dans le jeu politique du pays, la France vaudrait revenir à la charge avec des beaux chants pour espérer bercer et entretenir l’illusion du peuple centrafricain que la France est notre alliée dans la victoire de la levée de l’embargo.

L’irrésistible réalité est que l’embargo sur les armes en RCA ne se justifie plus surtout au moment où les forces armées centrafricaines sont bien formées, sont aguerries, sont disciplinées, sont suffisamment instruites au point de produire et éditer une revue d’analyses et d’informations rendant compte de leurs actions et activités de terrains. Les ressources dont elles ont urgemment et inéluctablement besoin sont les logistiques et les équipements modernes de combat afin de mettre définitivement hors d’état de nuire les groupes armés qui sont dans un processus de « banditisation ».

Au lieu de continuer à fleuronner et s’enfermer dans un discours inconvenant et moins convaincant tendant à se présenter comme l’ange gardien et l’ange défenseur par qui viendra le salut de la RCA, la France ferait mieux de s’interroger à nouveau frais sur sa responsabilité dans les exactions et les violations des droits humains en RCA afin d’envisager des réparations ou des actions de dédommagement en faveur de sa victime qui est le peuple centrafricain en général.

Les conséquences morales et sociales de cette politique funeste des imposteurs français restent encore épouvantables.

Source: Ndjoni Sango

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