le choix de Fridolin Ngoulou parmi les Ambassadeurs de justice attise la haine entre journalistes à Bangui

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le choix de Fridolin Ngoulou parmi les Ambassadeurs de justice attise la haine entre journalistes à Bangui
le choix de Fridolin Ngoulou parmi les Ambassadeurs de justice attise la haine entre journalistes à Bangui

Africa-Press – CentrAfricaine. Le choix de Fridolin Ngoulou, directeur de publication de Oubangui média cette année comme ambassadeur de la justice par la CPI à Bangui attise la haine avec Éric Ngaba, directeur de publication de Ndjoni sango sur fond de rivalité médiatique et d’influence de Wagner.

En effet, la désignation des journalistes comme « ambassadeurs de la justice » par le bureau de la Cour pénale internationale (CPI) à Bangui sème la discorde. Ce programme, actif depuis cinq ans et financé par l’ambassade de Grande-Bretagne à Kinshasa, envoie chaque année une dizaine de Centrafricains à La Haye pour un séjour de dix jours. Cette fois, la sélection de Fridolin Ngoulou, directeur de publication de Oubangui Média, a déclenché une tempête. Éric Ngaba, patron de Ndjoni Sango, y voit une provocation, ravivant une animosité qui empoisonne le milieu médiatique national.

Ngaba ne décolère pas. Exclu de la délégation, il accuse la CPI d’être anti-Wagner, le groupe russe qu’il soutient ouvertement. « Ils me rejettent parce que je suis trop pro-Wagner », lance-t-il, amer. Mais cette thèse fait débat. Des confrères tentent de le raisonner: « Si la CPI était contre Wagner, pourquoi choisir Fridolin Ngoulou ? Lui aussi est dans leur camp ! ». Ngaba rétorque que Ngoulou est un malin. « Tout le monde ne le sait pas, mais il soutient Wagner. Il joue dans ses rédactions, c’est un camouflage », insiste-t-il. D’autres journalistes abondent dans ce sens: « La CPI a plus d’informations que nous. Elle sait que Fridolin est lié à Wagner, mais elle n’est pas contre eux. Toi, Éric, tu ne vois pas tout».

Cette querelle n’est que la surface d’un conflit bien plus ancien. Il y a plus de trois ans, Ngoulou et Ngaba se sont affrontés pour le contrôle des marchés médiatiques de Wagner. À l’époque, Ngaba gérait trois contrats: la presse écrite, la presse en ligne avec Ndjoni Sango, et la synthèse quotidienne des médias, un service où il collectait et résumait les informations publiées localement pour les Russes. Mais Ngoulou a décidé de s’en mêler. Il s’est rendu chez les responsables de Wagner pour négocier, critiquant la productivité de Ngaba. On ignore les détails exacts de cette rencontre, mais peu après, le chef de Wagner a convoqué Ngaba dans son bureau.

La discussion a vite tourné au vinaigre. « Pourquoi tu ne produis que trois ou quatre articles par jour ? Ce n’est pas assez ! », lui reproche le chef russe. Ngaba se défend: « Je ne vais pas écrire n’importe quoi, il faut du contenu sérieux. » Mais Wagner compare: « Regarde Fridolin à Oubangui Média, il sort dix articles par jour. Toi, tu fais quoi ? » Excédé, Ngaba tente de calmer le jeu, en vain. Les Russes décident de lui retirer deux marchés: la presse écrite et la synthèse quotidienne. Ils les confient à Ngoulou, ne laissant à Ngaba que la presse en ligne. Plus tard, Ngaba découvre que c’est Ngoulou qui a semé le doute à son sujet, répandant des critiques pour s’emparer de ses contrats.

Depuis, la rivalité entre les deux hommes est féroce. Le choix de Ngoulou comme ambassadeur de la CPI n’a fait qu’ajouter de l’huile sur le feu. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Sur proposition de Wagner, le président centrafricain a nommé Fridolin Ngoulou directeur de la presse présidentielle, un poste qui consacre son influence auprès des Wagner. Cette ascension, directement liée à son soutien aux Russes, contraste avec la chute de Ngaba, désormais relégué à un rôle moindre. Entre eux, la tension reste vive, alimentée par des années de coups bas et de luttes pour le pouvoir dans un paysage médiatique sous haute pression

Source: corbeaunews

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