Africa-Press – CentrAfricaine. Arrêté la semaine dernière, le directeur de publication du Quotidien de Bangui a été placé sous mandat de dépôt et transféré ce mercredi 14 mai à la maison d’arrêt de Ngaragba. Accusé d’incitation à la haine, d’appel à la révolte et de subversion contre la Constitution et les pouvoirs de l’État, Landry Nguéma Ngokpélé dément les accusations. Les journalistes, qui réclament la libération de leur confrère, ont boycotté la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le même jour.
Cette affaire intervient alors que la journée mondiale de la liberté de la presse était célébrée ce mercredi à Bangui, en Centrafrique. L’événement, prévu en différé, a été largement boycotté par les journalistes centrafricains pour protester contre l’incarcération de leur confrère ayant eu lieu le même jour.
« Le travail du journaliste est encadré juridiquement. En cas de délit de presse, le journaliste doit être notifié d’une ordonnance d’assignation signée par le président du tribunal. A cette ordonnance sont joints tous les documents constituant la preuve matérielle de l’infraction qu’il aurait commise, y compris la plainte », détaille Cyrus Sandy, directeur du journal Média+. Il fait partie de ceux qui ont refusé de participer à la cérémonie, car selon lui, son confrère n’a pas eu le droit à cette procédure d’assignation. « Il est enlevé comme ça en plein midi. C’est une manière de museler la presse. »
« Laissez la justice faire son travail »
Certains journalistes ont toutefois choisi d’assister à l’événement pour porter des revendications sur leurs conditions de travail. « C’est l’occasion de parler de nos conditions de travail et des difficultés liées à l’accès à l’information. Depuis plusieurs années, la presse Centrafricaine est dans la rue parce que nous n’avons pas de maison de la presse. Nous sommes aussi là pour proposer au gouvernement de respecter la liberté de la presse », explique Pascal Isidore Boutene, directeur de Fair-Play.
De son côté, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Maxime Balalou, s’est abstenu de tout commentaire sur le fond du dossier:
« Laissez la justice faire son travail. On saura tous, dans la transparence, ce qui s’est passé, ce qui est reproché à votre confrère. »
Incarcéré à la maison d’arrêt de Ngaragba, Landry Nguéma Ngokpélé sera présenté lundi prochain devant les juges pour son interrogatoire de première comparution.
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