Opposition Menace de Boycott Électoral Maintenue

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Opposition Menace de Boycott Électoral Maintenue
Opposition Menace de Boycott Électoral Maintenue

Africa-Press – CentrAfricaine. Le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) confirme sa position face au gouvernement centrafricain. Martin Ziguélé, porte-parole de cette coalition d’opposition et ancien Premier ministre, a réaffirmé sur Vue d’Afrique la menace de boycott des élections du 27 décembre 2025. Cette décision dépend de l’organisation d’un dialogue politique que le BRDC juge nécessaire pour garantir la transparence du processus électoral.

L’opposition formule plusieurs exigences. Elle demande d’abord une restructuration complète de l’Autorité Nationale des Élections (ANE). Selon Ziguélé, cette institution a démontré son incapacité à gérer efficacement la révision des listes électorales. “Onze mois après le début de cette révision, nous attendons encore les listes provisoires malgré un budget de 6 milliards de francs CFA”, a-t-il déclaré.

Le BRDC conteste également la Constitution adoptée le 30 août 2023. Cette nouvelle loi fondamentale introduit une restriction qui exclut les Centrafricains binationaux des candidatures, au nom d’une notion de “Centrafricains d’origine” que l’opposition juge discriminatoire. Cette mesure affecte directement l’inclusivité du processus démocratique et prive certains citoyens de leurs droits constitutionnels.

La question du dialogue politique reste au centre des préoccupations de l’opposition. Ziguélé a exprimé son incompréhension face à l’attitude du président Faustin-Archange Touadéra. “Nous qui avons soutenu Touadéra en 2015 sommes ignorés, tandis que des chefs rebelles comme Ali Darassa ou Mahamat Al-Khatim sont reçus au palais”, a-t-il observé. Cette priorité accordée aux négociations avec les groupes armés au détriment des formations politiques légales alimente les tensions.

Le BRDC refuse de cautionner ce qu’il considère comme un processus électoral biaisé. Les rapports internationaux, notamment ceux de la MINUSCA et de la Commission des Nations Unies, confirment selon l’opposition les dysfonctionnements de l’ANE. La composition du Conseil constitutionnel, majoritairement favorable au pouvoir en place, renforce cette méfiance.

Malgré ces réserves, le BRDC encourage les Centrafricains à s’inscrire sur les listes électorales. Ziguélé considère le fichier électoral comme un “patrimoine national” dont l’établissement transcende les clivages politiques. Cette position nuancée témoigne d’une volonté de préserver les acquis démocratiques tout en maintenant la pression sur le gouvernement.

La coalition d’opposition maintient donc sa ligne de conduite. Sans réformes substantielles de l’ANE, sans révision des dispositions constitutionnelles discriminatoires et sans ouverture d’un véritable dialogue politique, le BRDC ne participera pas aux scrutins de décembre. Cette position, exprimée à plusieurs reprises depuis 2023, risque d’aggraver la crise de confiance entre les acteurs politiques centrafricains.

L’enjeu dépasse la simple participation électorale. Dans un pays qui combine pour la première fois élections locales, législatives et présidentielle, l’absence d’une partie significative de l’opposition pourrait compromettre la légitimité des résultats. Les défis logistiques et financiers de cette triple échéance rendent d’autant plus nécessaire un consensus minimal entre les forces politiques pour garantir la stabilité du processus démocratique….

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