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Les Centrafricains vivant hors du pays font face à des difficultés majeures pour renouveler leurs passeports. Sans accès aux services consulaires, ils doivent obligatoirement retourner à Bangui, ce qui crée des situations administratives complexes pour des milliers des centrafricains.
Partout dans le monde, des compatriotes centrafricains se retrouvent bloqués dans des démarches qui devraient être simples. Leurs documents d’identité arrivent à expiration, et aucune solution n’existe dans les ambassades pour les aider. Cette absence de services consulaires touche particulièrement les étudiants et les travailleurs établis à l’étranger.
Prenant le cas des étudiants centrafricains au Maroc qui vivent exactement cette situation. Plusieurs d’entre eux se retrouvent avec des documents expirés, dans l’impossibilité de régulariser leur statut. Ils ne peuvent plus effectuer de démarches administratives normales et vivent dans l’anxiété constante d’un contrôle de police. Le renouvellement de leur titre de séjour devient également problématique.
Cette situation contraste avec celle des autres pays africains. Au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Sénégal ou en République démocratique du Congo, les citoyens peuvent renouveler leurs passeports directement dans leurs ambassades ou consulats. Ces services diplomatiques prennent en charge les demandes et collectent même les données biométriques sur place.
La Centrafrique fonctionne différemment. C’est l’unique pays au monde qui fonctionne à l’envers des autres nations. Le passeport ne peut être délivré qu’à Bangui. Les demandes ne sont acceptées dans aucune ambassade, sauf en France où une mission exceptionnelle se déroule une fois par an – et encore, uniquement si des représentants de l’immigration se déplacent depuis la capitale centrafricaine Bangui. Dans tous les autres pays, aucun mécanisme officiel n’existe.
On ne sait même pas quel système guide cette approche. Quel est le problème pour délivrer les passeports dans les consulats et ambassades? Quel est l’obstacle réel? Cette situation reste floue et pose un vrai problème pour ce pays.
Les citoyens doivent donc voyager jusqu’à la capitale centrafricaine, souvent à leurs propres frais, pour obtenir ce document pourtant indispensable à leur vie quotidienne à l’étranger.
Un Centrafricain établi aux Émirats arabes unis décrit sa situation difficile:
« Je ne sais plus comment décrire ma situation, mais c’est catastrophique. Mon passeport expire et j’ai entamé les démarches depuis des mois sans succès. Je réside aux Émirats arabes unis et, pour le moment, la situation n’est pas facile pour débourser des centaines de mille juste pour un passeport. Je me demande bien ce qui ne marche pas dans la tête des autorités centrafricaines. C’est très pathétique de voir ses compatriotes vivre dans des situations irrégulières à cause de fins purement politiques. Un État qui s’en fout de ses citoyens… je ne sais plus comment le décrire, mais vous commencez à nous pousser à bout ».
Ce témoignage rejoint celui d’autres Centrafricains installés au Maroc, en Turquie, en Tunisie, au Canada ou en Afrique du Sud. Tous dénoncent l’absence totale de services consulaires pour le renouvellement de leurs pièces d’identité. La plupart se retrouvent bloqués, sans solution, et risquent de perdre leur statut légal dans leur pays de résidence.
Le coût financier représente un obstacle supplémentaire. Un renouvellement de passeport nécessitant un aller-retour à Bangui peut coûter entre un et deux millions de francs CFA. Cette somme inclut le billet d’avion, l’hébergement, les frais administratifs et les dépenses imprévues. Pour des étudiants ou des travailleurs aux revenus modestes, cette dépense reste inaccessible.
Tant qu’aucune réforme du système ne sera mise en place et que les services consulaires ne seront pas organisés efficacement, la diaspora centrafricaine continuera de subir un traitement différent de celui accordé aux ressortissants des autres pays africains. Cette situation administrative crée une inégalité de traitement qui pénalise directement les citoyens centrafricains établis à l’étranger….
Source: Corbeau News Centrafrique
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