selon le Président Touadera, son second mandat est placé sous le signe de « l’impunité zéro ». Mais qu’en est-il pour Abdoulaye Hissen ?

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RCA : selon le Président Touadera, son second mandat est placé sous le signe de « l’impunité zéro ». Mais qu’en est-il pour Abdoulaye Hissen ?
RCA : selon le Président Touadera, son second mandat est placé sous le signe de « l’impunité zéro ». Mais qu’en est-il pour Abdoulaye Hissen ?

Africa-PressCentrAfricaine Lors de sa prestation de serment pour un second mandat à l’Assemblée nationale, le chef de l’État Faustin Archange Touadera avait déclaré que son second mandat est placé sous le signe de l’impunité zéro en matière de crime, de corruption et du détournement des deniers publics. Force est de constater malheureusement que depuis lors, rien ne semble changer, sinon des règlements de compte politique. Les vrais criminels circulent toujours en liberté, et prennent même le privilège de se moquer de la communauté internationale, avec la complicité du pouvoir. Le cas palpable est celui du présumé criminel Abdoulaye Hissen, pourtant recherché par la justice centrafricaine pour des crimes graves, et actuellement en totale liberté du mouvement dans la capitale Bangui. D’ailleurs il est pressenti d’occuper un poste ministériel dans le prochain gouvernement. Ce qui est étonnant, la Minusca, qui parle aussi de l’impunité zéro, est plongée aussi dans le jeu de double face du régime. Elle accuse les criminels, c’est encore elle qui les transporte.

Retour sur une partie des faits

En septembre 2015 , dans le cadre d’une tentative de coup d’État manquée pour faire tomber le gouvernement alors que la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, assistait à l’Assemblée générale des Nations Unies de 2015. Mokom, Hissène et d’autres ont été mis en accusation par le gouvernement centrafricain pour diverses infractions pénales, notamment meurtre, incendie criminel, torture et pillage, résultant du coup d’État manqué.

En 2015 – 2016, Hissène est devenu l’un des principaux chefs de milices armées implantées dans le quartier «PK5» de Bangui, qui compte plus de 100 hommes. En tant que tel, il a empêché la liberté de circulation et le retour de l’autorité de l’État dans la région, notamment en taxant illégalement les transports et les activités commerciales. Au second semestre de 2015, Hissène a agi en tant que représentant des «Nairobistes» de la Séléka à Bangui, qui opéraient un rapprochement avec les combattants anti-balaka sous Mokom. Des hommes armés sous le contrôle de Haroun Gaye (CFi.007) et d’Hissène ont participé aux violences qui se sont déroulées à Bangui du 26 septembre au 3 octobre 2015.

Des membres du groupe Hissène sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans un attentat, le 13 décembre 2015 – jour du référendum constitutionnel – sur le véhicule de Mohamed Moussa Dhaffane, dirigeant de l’ex-Séléka. Hissène est accusé d’avoir orchestré la violence dans le district KM5 de Bangui, qui a fait cinq morts, vingt blessés et empêché les habitants de voter lors du référendum constitutionnel. Hissène a mis les élections en péril en créant un cycle d’attaques de représailles entre différents groupes.

Le 15 mars 2016, Hissène a été appréhendé par la police à l’aéroport de Bangui M’poko et transféré à la section de la recherche et des enquêtes de la gendarmerie nationale. Sa milice l’a ensuite relâché, par la force, et a volé une arme précédemment remise par la MINUSCA dans le cadre d’une demande de dérogation approuvée par le Comité.

Le 19 juin 2016, à la suite de l’arrestation de commerçants musulmans par les forces de sécurité intérieure au PK 12, les milices de Gaye et Hissène ont enlevé cinq policiers nationaux à Bangui. Le 20 juin, la MINUSCA a tenté de libérer les policiers. Des hommes armés sous le contrôle de Hissène et de Gaye ont échangé des coups de feu avec les soldats de la paix tentant de libérer les otages. Au moins six personnes ont été tuées et un soldat de la paix blessé.

Le 12 août 2016, Hissène a pris la tête d’un convoi de six véhicules avec des individus lourdement armés. Le convoi, qui fuyait Bangui, a été intercepté par la MINUSCA au sud de Sibut. En route vers le nord, le convoi a échangé des tirs avec les forces de sécurité internes à plusieurs points de contrôle. Le convoi a finalement été arrêté par la MINUSCA à 40 km au sud de Sibut. Après plusieurs combats, la MINUSCA a capturé 11 de ces hommes, mais Hissène et plusieurs autres se sont échappés. Les personnes arrêtées ont indiqué à la MINUSCA qu’Hissène était le chef du convoi dont l’objectif était d’atteindre Bria et de participer à l’Assemblée des groupes de l’ex-Séléka organisée par Nourredine Adam (CFi.002).

En août et septembre 2016, le Groupe d’experts s’est rendu à deux reprises à Sibut afin d’inspecter les biens du convoi de Hissène, Gaye et Hamit Tidjani, saisi par la MINUSCA le 13 août. Le Groupe a également inspecté les munitions saisies dans la maison de Hissène le 16 août. Du matériel militaire létal et non létal a été retrouvé dans les six véhicules et chez les individus appréhendés. Le 16 août 2016, la gendarmerie centrale a effectué une descente au domicile de Hissène à Bangui. Plus de 700 armes ont été trouvées.

Le 4 septembre 2016, un groupe d’anciens éléments de la Séléka venant de Kaga-Bandoro embarqueraient sur six motos pour récupérer Hissène et ses affiliés ont ouvert le feu contre la MINUSCA à côté de Dékoa. Au cours de cet incident, un combattant de l’ex-Séléka a été tué et deux soldats de la paix et un civil ont été blessés.

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