Suspension De Dispositions Électorales En Centrafrique

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Suspension De Dispositions Électorales En Centrafrique
Suspension De Dispositions Électorales En Centrafrique

Africa-Press – CentrAfricaine. Au moment où le vent de l’émergence démocratique souffle sur l’Afrique sub-saharienne, la République centrafricaine s’entête et s’enlise dans la rédaction des pages sombres de son histoire. Après la promulgation de la constitution du 30 mars 2016 consacrant de manière formelle et solennelle le retour à l’ordre constitutionnel, les enjeux, défis et attentes de la population étaient nombreux et diverses.

Au lendemain de la sous-traitance du volet sécuritaire au groupe paramilitaire de Wagner, du bradage de la souveraineté ainsi que de nos ressources naturelles et halieutiques, les nouvelles autorités de Bangui ont méthodiquement, mécaniquement et graduellement choisi de détricoter ou de désintégrer à dessein les fondements de la démocratie ainsi que les fondements des services sociaux de base hérités de la transition politique.

La cour constitutionnelle fût la première victime d’une interminable liste de violations de droit avec l’éviction sans aucune forme de procès de la présidente qui méritait respect et reconnaissance du peuple.

Ensuite, vint le moment de noyer en eau profonde la constitution du 30 mars 2016 pour instituer une présidence à vie qui fait référence aux siècles derniers.

Enfin, la loi électorale n’a pas échappé à cette traque et nous ne serons surpris qu’il n’y ait plus d’élections pour toujours.

Partant de ce constat et sur les cendres de l’article 18 du code électoral, le pouvoir de Bangui décidera à volonté de la disponibilité du fichier électoral ainsi que du choix des électeurs autorisés, ce qui compromet drastiquement la transparence et la crédibilité du processus électoral.

À titre de rappel, il apparaît important de souligner que les dispositions de l’article 18 du code électoral vise à garantir la régularité et la transparence du processus électoral en assurant une meilleure actualisation de la liste électorale.

Logiquement, une telle suspension qualifiée de brutale mais en réalité à dessein devrait être accompagnée d’une batterie de mesures supplétives tendant à cautionner la transparence et la confiance des citoyens.

Cet état de fait soulève la problématique de l’effectivité des élections nationales dans les délais constitutionnels c’est-à-dire le risque de glissement du calendrier électoral sachant qu’aucune disposition de la constitution du 30 mars 2016 ne prévoit ce vide juridique relatif prolongement des mandats nationaux.

Il est évident qu’un probable glissement du calendrier électoral risque d’affaiblir d’avantage la légitimité du pouvoir de Bangui, de créer des tensions sociales confirmant la promotion de discours hostiles au processus électoral, surtout la perte de confiance des investisseurs car le report des élections renvoie à l’image d’un pays politiquement instable.

Embrouillé par la succession de manœuvres ambiguës en faveur du projet du troisième mandat du président de la République, le citoyen lambda s’interroge:

– Après la suspension de certaines dispositions du code électoral, quel autre cadre juridique lié aux élections sera le prochain obstacle à surmonter?

– À cette allure, est-il encore utile ou nécessaire d’organiser les élections nationales?

– Pourquoi ne pas s’imposer directement en instituant une monarchie constitutionnelle au lieu de gaspiller de l’argent pour organiser les élections?

En tout état de cause, les germes crisogenes se sont déjà invités dans l’arène et n’attend que le coup d’envoi des officiels.

Seul un dialogue politique réellement inclusif c’est-à-dire avec la participation de toutes les forces vives de la nation y compris les groupes armées pourra sauver ce qui peut l’être.

Nous rappelons in fine qu’il faut se méfier d’un peuple apeuré qui ne parle pas…car un problème ne peut résoudre un autre problème et qu’un problème peut en cacher un autre.

L’expérience de l’Afrique sub-saharienne montre que le troisième mandat tue plus qu’un coup d’état militaire.

En déduction de ce qui précède, demandez à un citoyen lambda de faire le choix entre un troisième mandat et un coup d’état militaire…son choix sera simple et sans réflexion.

On ne répétera jamais assez ce credo devenu liturgique et nous exhorterons le nouveau souverain pontife qui prônait la paix dans sa première homélie papale de rappeler à ce pasteur devenu despote le caractère sacré du serment, de la parole donnée et le respect des textes établis.

Les chants des sirènes ne vous placeront jamais au dessus de la République.

Renoncer en échange d’une stabilité politique au projet mortifere de troisième mandat Monsieur le président et choisissez un dauphin avant qu’il ne soit trop tard et cela avec honneur au lieu d’abdiquer honteusement sous la pression populaire.

Monsieur le président, nous avons le flair de prévenir des différents dangers à travers nos diverses analyses mais malheureusement nous ne savons pas jouer aux pompiers qui ont vocation à sauver des vies et des biens en cas d’incendies ou de sinistres de tout genre.

Au delà de tout, nous tenons à signaler qu’on ne récolte que ce qu’on a semé et qu’au final, les mêmes causes produisent toujours et toujours les mêmes effets…

Malheur à ceux où celles qui s’attendent paradoxalement à un résultat différent. Les fables du célèbre fabuliste français Jean de La Fontaine teintées d’allegories éducatives auront prévenu les autistes avant que le monde ne s’effondre tel que défini par le célèbre romancier nigerian Chinua Achébé.

Mais attention, ne le dites à personne…

Si on vous demande, ne dites surtout pas que c’est moi depuis Limassa.

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