Touadéra Entre Dialogue Politique Et Hold-Up Électoral

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Touadéra Entre Dialogue Politique Et Hold-Up Électoral
Touadéra Entre Dialogue Politique Et Hold-Up Électoral

Africa-Press – CentrAfricaine. L’opposition démocratique centrafricaine réunie au sein du BRDC accuse le président Touadéra alias Baba Kongoboro d’organiser en parallèle un dialogue politique et un processus électoral totalement illégal, risquant de plonger le pays dans une impasse.

Lors d’une conférence de presse tenue le jeudi 25 septembre 2025 à Bangui, le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC) a tiré la sonnette d’alarme. Son porte-parole Martin Ziguelé a dénoncé ce qu’il qualifie de duplicité du président Faustin-Archange Touadéra alias Baba Kongoboro , qui, tout en ouvrant la voie au dialogue politique, enclenche en même temps un processus électoral biaisé et sans fondement légal.

Le BRDC rappelle que le 2 septembre dernier, le Premier ministre Félix Moloua, sur instruction du chef de l’État Faustin-Archange Touadera alias Baba Kongoboro, avait invité les partis d’opposition à participer à une cérémonie marquant l’ouverture d’un dialogue politique. Mais à peine ce cadre posé, l’Autorité nationale des élections (ANE), probablement sur l’initiative du pouvoir de Bangui, publiait un chronogramme électoral à la demande du même président Faustin-Archange Touadera. Pour l’opposition, c’est une stratégie claire: feindre la concertation tout en préparant un hold-up électoral.

Cette accusation se fonde sur ce que le BRDC appelle “l’impasse politique et juridique née d’une manœuvre dictatoriale”. Selon l’opposition, la Constitution adoptée en 2023 et le code électoral actuel sont en contradiction, rendant tout processus électoral sans valeur légale. Les commissaires de l’ANE eux-mêmes auraient reconnu, lors d’une rencontre au stade de 20 000 places le 19 septembre, que les élections seraient “inclusives, même pour les naturalisés”. Pourtant, l’article 10 de la Constitution interdit aux citoyens naturalisés d’accéder à des fonctions électives et nominatives. Le BRDC voit dans cette contradiction une preuve que le processus repose sur une base illégale.

Pour l’opposition, le scandale ne s’arrête pas là. Le 17 septembre, l’ANE a annoncé que le président Faustin-Archange Touadera devrait prendre un décret le 29 septembre pour convoquer le corps électoral. “À la vérité, ce corps électoral n’existe pas”, a martelé le porte-parole du BRDC Martin Ziguelé. L’absence de liste électorale définitive est, selon lui, une démonstration éclatante de l’improvisation et de l’illégalité du processus. À cela s’ajoute un retard technique: les matériels électoraux, censés être commandés le 22 décembre 2025, n’ont toujours pas été commandés à ce jour.
“Le chronogramme de l’ANE est fantaisiste, caduc et anticonstitutionnel”, accuse le BRDC, qui parle d’un “exercice suicidaire” ayant déjà décrédibilisé l’institution.

Pour le Bloc Républicain, les conséquences sont claires: en poursuivant dans cette voie, Touadéra ne fait qu’accélérer la liquidation programmée de la démocratie et du pluralisme en Centrafrique. L’opposition appelle à un sursaut et réaffirme que seul un dialogue politique sincère et consensuel peut restaurer un processus électoral crédible.

Dans sa déclaration, le porte-parole a également mis en garde la communauté internationale et la MINUSCA. Le BRDC prévient qu’aucune caution étrangère ne sera tolérée pour un processus mené “à la hussarde”, excluant les Centrafricains d’origine et organisé en dehors de tout cadre légal.

“Il est temps de sauver la République par la vérité et par le dialogue, pas par la fraude et la duplicité”, a insisté le BRDC.

Par ce ton offensif, l’opposition veut montrer que le double discours du pouvoir – dialogue d’un côté, élections illégales de l’autre – ne pourra pas durer. Le pays est au bord d’une crise institutionnelle majeure, et la responsabilité est placée directement sur les épaules du président Touadéra.

Source: Corbeau News Centrafrique

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