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Le site Ndjoni Sango, relais notoire du groupe Wagner, a publié le 15 décembre un article inventé de toute pièce. Le texte affirme que Martin Ziguelé aurait appelé à voter Touadéra. Une fabrication pure que le MLPC a immédiatement démentie dans un communiqué officiel.
Face à la popularité grandissante de Dologuélé, le camp présidentiel a franchi une ligne rouge. Le régime multiplie désormais les opérations de désinformation pour tenter de renverser une tendance électorale qui lui échappe complètement.
L’article mensonger paru sur Ndjoni Sango prétend que Martin Ziguelé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain, aurait accordé une interview à RFI où il appellerait ses militants à voter massivement pour Faustin Archange Touadéra lors de la présidentielle du 28 décembre 2025. Le texte va jusqu’à citer des déclarations entières que Ziguelé n’a jamais prononcées, parlant de “continuité”, de “consolidation des acquis” et de “mobilisation massive” en faveur du président sortant.
Sans plus tarder, le Bureau politique du MLPC a réagi. Dans son communiqué de presse relayé massivement sur les réseaux sociaux, le parti affirme clairement ne soutenir “en aucun cas Faustin Archange Touadéra” qu’il considère comme “responsable du déclin” de la République centrafricaine. Plus encore, le MLPC a décidé de boycotter totalement les élections préparées dans les conditions actuelles, jugeant le processus entièrement truqué. Comment un parti qui refuse de participer au scrutin pourrait-il simultanément appeler à voter pour le candidat sortant? L’absurdité même de cette contradiction montre le caractère grossier de la manipulation.
Cette falsification s’inscrit dans une longue série d’attaques que le pouvoir mène contre le MLPC depuis 2022. Touadéra a déployé des moyens considérables pour fragmenter ce parti historique qui représente une menace sérieuse pour sa réélection. Corruption de députés à l’Assemblée nationale, manipulation de militants à coups de billets de banque, création de structures parallèles portant le même nom: toutes les méthodes sont bonnes pour affaiblir l’adversaire. Un ancien membre exclu, véritable toto, Christian Gonedere Kossi, travaille ouvertement pour le régime en utilisant illégalement le logo du MLPC sur des banderoles de soutien à Touadéra, semant la confusion dans l’opinion publique.
Le MLPC a annoncé qu’il saisira à nouveau la justice centrafricaine pour cette énième provocation. Si les tribunaux nationaux gardent le silence comme ils l’ont fait jusqu’à présent, le parti se réserve le droit de porter l’affaire devant des instances judiciaires internationales. Cette menace de recours externe témoigne de la perte totale de confiance dans les institutions du pays, considérées comme totalement soumises à l’exécutif.
L’acharnement du régime contre Martin Ziguelé prend une dimension particulièrement ironique quand on sait que c’est précisément lui qui a permis l’élection de Touadéra en 2016. À l’époque, le leader du MLPC avait apporté son soutien décisif au candidat qui n’était alors qu’un pauvre mathématicien, ancien premier ministre sans valeur et très inconnu du grand public. Neuf ans plus tard, ce même Touadéra dépense des fortunes pour détruire le parti de son ancien allié, confirmation éclatante que le MLPC reste une force politique majeure capable de faire basculer une élection.
Les tentatives de créer des versions fantômes du parti n’ont pas donné les résultats escomptés. MLPC parallèle, MLPC courant originel, structures bidons en tous genres: aucune de ces créations artificielles n’a réussi à entamer la solidité de la formation dirigée par Martin Ziguelé. Le parti reste debout, cohérent, et surtout crédible aux yeux d’une large partie de l’électorat centrafricain. D’où cette escalade dans la manipulation qui conduit maintenant à fabriquer purement et simplement de fausses déclarations.
Le choix de Ndjoni Sango comme canal de diffusion n’est évidemment pas un fait totalement hasard. Ce média est universellement reconnu comme un outil de propagande des mercenaires russes du groupe Wagner, présents en République centrafricaine depuis plusieurs années. La fabrication d’un faux soutien de Ziguelé passe donc par ces canaux habituels de désinformation, avec l’espoir de tromper une partie de l’électorat peu informé ou peu attentif. L’article inventé cite même une interview accordée à RFI, ajoutant une couche de crédibilité factice à l’information mensongère.
Le timing de cette manipulation intervient précisément au moment où les campagnes électorales démarrent, le 13 décembre. Touadéra cherche visiblement à élargir artificiellement sa base électorale en s’appropriant frauduleusement le poids politique du MLPC. Mais même les banderoles déployées par les structures fantômes du parti ne semblaient pas suffire à rassurer le camp présidentiel. Il fallait aller plus loin et fabriquer un ralliement explicite de Martin Ziguelé en personne, quitte à inventer de toutes pièces une déclaration publique qui n’a jamais existé.
Cette affaire montre l’ampleur de l’inquiétude qui règne dans l’entourage de Touadéra face à la candidature de Anicet-Georges Dologuelé. Malgré le contrôle des institutions, la manipulation des lois électorales et l’élimination méthodique des concurrents sérieux, le régime ne parvient pas à construire une légitimité populaire réelle. La popularité de Dologuélé affole visiblement le pouvoir au point de le pousser vers ce genre de manœuvres désespérées. Quand on en arrive à fabriquer des faux articles et à inventer des soutiens imaginaires, c’est que la situation électorale est bien plus défavorable que ce que le régime veut bien admettre publiquement. Sa défaite face à Anicet-Georges Dologuelé.
Le MLPC, en refusant de participer au scrutin et en dénonçant publiquement ces manœuvres, devient un adversaire d’autant plus gênant qu’il expose les failles béantes du processus électoral. Le boycott du parti historique prive Touadéra d’une légitimité démocratique minimale. D’où cette stratégie du mensonge et de l’usurpation d’identité politique pour faire croire à un ralliement qui n’existe que dans l’imagination des communicants du régime et de leurs alliés mercenaires.
Les accusations du MLPC vont très loin dans son communiqué. Le parti affirme que Touadéra viole son serment présidentiel en travaillant activement à diviser les Centrafricains plutôt qu’à les unir comme il s’y était engagé. L’achat de députés, la corruption de militants, l’usage détourné de symboles politiques: autant de pratiques que le texte officiel qualifie d’agissements crapuleux indignes d’un chef d’État. Le communiqué parle même d’une marche à pas forcés vers des élections dont Touadéra contrôle toutes les séquences dans le seul but de confisquer le pouvoir pour un troisième mandat illégal.
Le MLPC a prévenu qu’il ne restera pas passif face à ces violations répétées de ses droits. Après l’affaire des banderoles illégales de Christian Gonedere Kossi qui utilise frauduleusement les symboles du parti, voici maintenant cette falsification d’interview attribuée à Martin Ziguelé. Le parti menace de porter l’affaire devant des juridictions internationales si la justice centrafricaine continue de garder le silence complice qu’elle observe depuis des mois face aux multiples violations commises par le régime et ses supplétifs.
L’élection du 28 décembre s’annonce dans ces conditions comme une parodie plutôt qu’un exercice démocratique véritable. Avec un processus critiqué de bout en bout, des opposants écartés par divers moyens légaux et illégaux, et maintenant cette campagne de désinformation massive organisée avec l’aide de mercenaires russes, le scrutin n’aura de légitime que le nom. Touadéra peut bien organiser un vote et s’en déclarer vainqueur avec un score inventé, mais la réalité de son impopularité transparaît dans ces manœuvres désespérées pour s’approprier artificiellement le soutien de formations politiques qui le rejettent explicitement et publiquement.
La panique du régime face à Dologuélé explique cette escalade dans la manipulation. Tous les observateurs s’accordent à dire que le candidat de l’opposition dispose d’une popularité réelle sur le terrain, capable de battre Touadéra au premier tour chaos dans un scrutin honnête. D’où cette multiplication des coups tordus, des falsifications, des achats de conscience et maintenant de la fabrication pure et simple de faux articles de presse. Le recours à Wagner pour produire et diffuser ces mensonges montre que le régime ne fait plus confiance à ses propres traitres qu’il a conçu, jugés sans doute insuffisamment efficaces dans l’art de la propagande et du bourrage de crâne. Les mercenaires russes, rompus aux techniques de désinformation massive dans d’autres pays africains, prennent désormais en charge cette dimension de la campagne électorale de Touadéra. Le faux article sur le prétendu ralliement de Ziguelé porte toutes les marques de fabrique de ces opérations de manipulation informationnelle menées par Wagner dans plusieurs pays du continent, avec toujours les mêmes méthodes et la même absence totale de scrupules
Source: Corbeau News Centrafrique
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