Tribunal de Bangui Enregistre Plaintes Contre Mercenaires

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Tribunal de Bangui Enregistre Plaintes Contre Mercenaires
Tribunal de Bangui Enregistre Plaintes Contre Mercenaires

Africa-Press – CentrAfricaine.
À Bangui, le Tribunal de Grande Instance est submergé. Des milliers de plaintes contre les mercenaires russes s’y accumulent, montrant clairement une justice impuissante face à l’impunité grandissante des mercenaires russes en Centrafrique.

En effet, l’ampleur de cette crise judiciaire a été mise en lumière lorsque deux hommes originaires de Ouham-Pendé sont arrivés à Bangui. Victimes d’agressions et de pillages de leurs biens par des éléments russes qui ont dévasté leur village et leurs magasins, ils espéraient obtenir justice auprès du tribunal de grande instance de leur pays.

Pourtant, leur démarche a été accueillie par une révélation sidérante au sein même du tribunal de grande instance. Le greffier du tribunal leur a montré des piles de dossiers, des milliers de requêtes et de plaintes similaires déposées par des citoyens contre les forces russes. Il leur a expliqué que ces dossiers s’accumulaient depuis des années, restés sans suite, le tribunal étant dans l’incapacité totale de traiter ces affaires.

La raison évoquée est glaçante: les juges et les magistrats sont impotents. Ils ne peuvent et ne veulent pas prendre le risque d’engager des poursuites ou des enquêtes contre des individus russes, car ces hommes bénéficient d’une protection inébranlable de la part des plus hautes sphères de l’État. Pour eux, risquer leur vie pour rien est impensable. En fait, la présence des Russes, et particulièrement du groupe Wagner, est perçue par beaucoup comme une force dirigeante de facto dans le pays, opérant en toute impunité.

Malgré cette incapacité manifeste, le greffier a tout de même encouragé les jeunes hommes à déposer leur plainte. Il leur a dit qu’ils devaient le faire, car si “tôt ou tard, peut-être dans le futur”, une décision était prise de procéder à des jugements sur ces faits, leur dossier serait déjà enregistré et documenté. Découragés, les deux jeunes ont décidé de suivre le conseil du greffier. Après avoir déposé quand même leur requête, les deux victimes sont retournées dans leur village, confrontées à la dure réalité d’une justice inaccessible.

Cette situation est emblématique d’une atmosphère de peur généralisée et d’une impunité quasi-totale. Les civils se retrouvent sans recours face aux exactions, tandis que les institutions censées les protéger sont paralysées. Dans ce contexte, toute tentative de confrontation directe ou de dénonciation publique est vaine et dangereuse, car les forces russes semblent opérer sans conséquence, leurs actions étant couvertes par les plus hautes autorités du pays. La sécurité des victimes et la documentation des faits, même sans perspective de justice immédiate, restent la dernière option….

Source: Corbeau News Centrafrique

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