Le choléra, un fléau en forte recrudescence dans le monde, en particulier en Afrique

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Le choléra, un fléau en forte recrudescence dans le monde, en particulier en Afrique
Le choléra, un fléau en forte recrudescence dans le monde, en particulier en Afrique

Africa-Press – CentrAfricaine. Effet du changement climatique et de la multiplication des conflits, le nombre de cas de choléra explose actuellement dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les cas rapportés ont plus que doublé entre 2021 et 2022 pour atteindre 473 000, puis ont encore grimpé à plus de 700 000 en 2023.

Dans le département français de Mayotte, situé dans l’océan Indien, un enfant de 3 ans est mort du choléra mercredi 8 mai. Au 6 mai, 58 cas ont été identifiés sur l’île, et une campagne de vaccination est en cours avec plus de 4 000 personnes vaccinées à ce jour, selon l’agence régionale de santé. Cette flambée intervient alors qu’une importante épidémie est en cours dans l’archipel voisin des Comores, où on comptabilise 98 décès et plus de 4 900 cas depuis le début de l’année.

Maladie infectieuse pouvant être foudroyante, le choléra est un fléau en forte recrudescence dans le monde, affectant prioritairement les pays pauvres et les zones en guerre, en particulier en Afrique: Comores, République démocratique du Congo (RDC), Ethiopie, Mozambique, Somalie, Zambie et Zimbabwe figurent parmi les pays les plus sévèrement touchés.

Cette liste – à laquelle il faut ajouter Haïti et la Syrie – montre combien cette maladie est un marqueur de la pauvreté, de l’instabilité et des conflits armés. « Il existe un lien étroit entre la transmission du choléra et un accès inadapté à l’eau potable et à des installations d’assainissement », souligne l’OMS. Les endroits à risque d’épidémie sont typiquement des camps de réfugiés: les crises humanitaires, avec les déplacements de populations et les difficultés d’accès à l’eau potable, augmentent considérablement les risques.

Vaccins oraux

Autre facteur: le changement climatique. En augmentant l’intensité et la fréquence des inondations, des cyclones et des sécheresses, celui-ci perturbe l’accès à l’eau potable et « crée un environnement idéal pour le développement du choléra », selon l’OMS. Exemple récent: les cas de choléra au Mozambique ont été multipliés par dix après le passage du cyclone Freddy, qui, début 2023, a privé d’eau potable une partie des habitants.

Infection diarrhéique aiguë, le choléra est provoqué par l’absorption d’aliments ou d’eau contaminés par une bactérie, le bacille virgule, Vibrio cholerae (ou vibrion cholérique). Les trois quarts des personnes infectées n’expriment aucun symptôme. Mais quand ils se manifestent, la maladie peut être redoutable pour 10 % à 20 % des cas, avec des diarrhées sévères et des vomissements qui provoquent une déshydratation accélérée. En l’absence de traitement, le choléra est l’une des maladies infectieuses les plus rapidement fatales: la mort peut survenir en un à trois jours. Seule une prise en charge rapide par perfusion, avec l’administration de sels de réhydratation et d’antibiotiques, permet d’éviter la mort.

Plusieurs vaccins oraux ont été mis au point et sont recommandés par l’OMS pour les zones où le choléra est endémique et durant les épidémies. Mais la multiplication des flambées a limité dangereusement les stocks et a contraint les organisations humanitaires à réduire le nombre de doses administrées lors des campagnes de vaccination. L’OMS a donné en avril son feu vert à la version simplifiée d’un vaccin, produit par le groupe sud-coréen EuBiologics, pour accélérer la production et regonfler les stocks mondiaux de sérums anticholériques.

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