L’extinction des moas, oiseaux emblématiques de Nouvelle-Zélande, a causé un effet inattendu sur ces truffes violettes

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L'extinction des moas, oiseaux emblématiques de Nouvelle-Zélande, a causé un effet inattendu sur ces truffes violettes
L'extinction des moas, oiseaux emblématiques de Nouvelle-Zélande, a causé un effet inattendu sur ces truffes violettes

Africa-Press – CentrAfricaine. Les relations écologiques complexes entre les espèces fauniques et fongiques ont été profondément perturbées par les extinctions récentes, notamment celles causées par l’arrivée des humains. En Nouvelle-Zélande, l’extinction des moas, ces oiseaux incapables de voler, a non seulement mis fin à une espèce emblématique de l’île mais elle a également entraîné une perte d’interactions écologiques vitales. Une équipe de chercheurs a récemment démontré que ces oiseaux consommaient des champignons ectomycorhiziens, ces champignons qui comme les truffes établissent des rapports symbiotiques avec d’autres espèces végétales dont des arbres.

Les moas et les champignons: une évidence retrouvée

Des analyses réalisées sur des coprolithes (des fèces fossilisées) de moas provenant de différentes régions de l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande ont permis d’identifier des spores et de l’ADN de champignons. Ces champignons, qui incluent des espèces très colorées comme Gallacea scleroderma ou Rossbeevera pachydermis, sont typiques des forêts locales et étroitement liés à des arbres écologiquement importants tels que les hêtres du sud (Nothofagaceae).

Les champignons ectomycorhiziens, qui vivent en symbiose avec les racines des arbres, jouent un rôle crucial dans la stabilité et la régénération des forêts. Contrairement aux champignons à dispersion par le vent, ces espèces dépendent de la consommation par des animaux pour disperser leurs spores sur de longues distances. Les moas, en raison de leur grande taille, de leur longue rétention gastrique et de leur vaste territoire, étaient les vecteurs idéaux pour cette dispersion. « Les concentrations élevées de spores trouvées dans les coprolithes confirment que ces champignons faisaient partie intégrante du régime alimentaire des moas », expliquent les auteurs dans un article publié dans la revue Biology Letters.


Une forêt en mutation

L’extinction des moas, causée par la chasse et la déforestation il y a environ 500 ans, a probablement entraîné un déclin drastique de la dispersion des champignons endémiques. Aujourd’hui, peu d’oiseaux néo-zélandais consomment ces champignons, et les mammifères introduits préfèrent des espèces exotiques. Ce déséquilibre pourrait favoriser l’invasion d’espèces étrangères comme le pin lodgepole (Pinus contorta), ce qui menacerait la diversité des forêts néo-zélandaises.

En s’intéressant aux relations entre les moas et les champignons, cette étude souligne les conséquences à long terme des extinctions sur les écosystèmes. « Comprendre ces interactions passées pourrait nous aider à évaluer l’ampleur des pertes écologiques et à concevoir des stratégies de conservation plus efficaces », concluent les chercheurs.

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