Africa-Press – CentrAfricaine. Qu’il s’agisse de déployer de grandes éoliennes ou des champs de panneaux solaires dans des régions difficiles d’accès, de délivrer des équipements médicaux et de première nécessité lors de catastrophes naturelles ou encore des charges lourdes dans des régions dépourvues d’infrastructures de transport, le dirigeable apparaît comme la solution idéale.
Pour répondre à de tels besoins dans un contexte de décarbonation des transports et de limitation de l’artificialisation des sols, la société Voliris, à laquelle vient de s’associer Michelin, le leader mondial des pneumatiques, développe actuellement une navette aérienne de transport automatisé de containers ou Natac.
Une enveloppe avec un volume de 25.000 m3
Via sa filiale Michelin Inflatable Solutions, spécialisée dans les textiles techniques et composites polymères, le groupe clermontois, pionnier de la science des matériaux depuis plus de 130 ans, apportera son expertise pour la fabrication de « l’aile-enveloppe » de l’aéronef, soit la partie la plus innovante et complexe du projet.
Pour emporter jusqu’à 30 tonnes de fret dans n’importe quelle zone, l’enveloppe aura un volume de 25.000 m3, segmenté en cinq lobes, ce qui permettra une livraison en kit dans dix containers standards pour qu’elle puisse être assemblée et gonflée sur son site de départ.
L’enveloppe devra donc être pliable sans que cela affecte son étanchéité, « un défi supplémentaire pour Michelin Inflatable Solutions, qui devra innover en combinant étude des matériaux et maîtrise des contraintes liées au pliage », explique Michelin dans un communiqué.
De plus, la géométrie de l’aile est ajustée par un système de poulies et de câbles afin de faire varier son volume et donc d’adapter dynamiquement sa portance selon l’altitude. Cette variation de volume exerce une forte contrainte mécanique sur l’enveloppe, à laquelle s’ajoutent la traction des câbles de charge et la pression du gonflage sur sa surface de 8000 m2.
Un aéronef qui fonctionnera en mode automatique
Elle sera d’abord gonflée à l’hélium, puis à terme par de l’hydrogène qui servira de carburant et de gaz porteur afin d’être un transport fonctionnant sans CO2. L’aéronef fonctionnera en mode automatique, dans un couloir aérien dédié situé entre les altitudes des avions légers et celles des avions de ligne. Comparable à un téléphérique aérien programmable, il pourra assurer des trajets répétés sans équipage à bord.
Après les essais en vol d’un prototype à l’échelle 1/7e, Voliris et Michelin prévoient de réaliser un démonstrateur à échelle 1 d’ici 2028. Ce prototype grandeur nature permettra de réaliser des tests au sol.
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