Africa-Press – CentrAfricaine. Samedi dernier, un commerçant centrafricain a été victime d’un double préjudice dans la préfecture de l’Ouham-Pendé. Après avoir été poignardé par un chef de milice anti-balaka, il s’est vu dépouiller de ses biens par les forces de l’ordre censées le protéger.
L’homme exerçait son activité commerciale à Garouaboulaye, puis à Gallo, village distant de 60 kilomètres de Bouar. Ayant constitué des économies, il décide de tenter sa chance dans l’orpaillage à Bozoum. Les résultats n’étant pas au rendez-vous, il reprend la route vers Gallo. Mais une fois en route pour rentrer, sa moto tombe en panne d’essence dans un petit village de Bozoum.
Alors que l’homme se préparait pour pousser sa moto et chercher à atteindre le centre Bozoum, un chef de milice anti-balaka surnommé “Kiwi” apparait sur lui. Il l’interpelle alors et l’accuse de vol de moto. Malgré que l’homme nie cette accusation, l’homme est agressé. Kiwi lui plante un couteau dans le bras, près du biceps, provoquant une blessure profonde qui atteint l’os.
Étant blessé, les villageois transportent la victime au commissariat de Bozoum pour le présenter aux forces de l’ordre. Une fois arrivé au commissariat de Bozoum, une scène surréaliste s’est déroulée. Au lieu que les policiers lui porter secours ou de l’orienter vers un centre de soins, les policiers se concentrent sur la somme d’argent qu’ils ont retrouvé sur lui. Un montant de 500 000 FCFA qu’il transportait, ainsi que de petites quantités d’or achetées. Aucune justification légale n’accompagne cette saisie. Pourquoi son argent a été confisqué? Difficile à expliquer.
Pendant ce temps, l’homme est retenu au commissariat dans un état nécessitant des soins urgents. Sa blessure reste sans traitement médical. Ses biens confisqués ne lui sont pas rendus. Cette situation perdure jusqu’au lundi 14 juillet sans évolution positive, au moment où nous écrivons cet article.
L’incident provoque l’indignation à Bozoum. La victime, connue localement, ne reçoit aucune assistance médicale. Les 500 000 FCFA et l’or demeurent entre les mains des forces de l’ordre.
Certaines sources évoquent une possible intervention des mercenaires russes depuis Bocaranga. Ces derniers auraient eu connaissance de l’affaire et envisageraient de se rendre à Bozoum pour récupérer les biens saisis.
Selon nos information, la victime serait un ancien combattant rebelle du mouvement 3R ayant déposé volontairement ses armes il y a plusieurs années. Réinséré dans la vie civile, il s’était consacré à son commerce à Garouaboulaye et Gallo ainsi que les environs. L’homme est d’ailleurs bien connu à Bozoum, où il vivait dans le passé.
En effet, la situation intervient dans un contexte particulier. Le 11 juillet 2025, le gouvernement et le mouvement 3R ont paraphé un accord de désarmement avec la médiation du Tchad. Pourtant, la sécurité dans l’Ouham-Pendé reste précaire pour les ex-combattants….
Source: Corbeau News Centrafrique
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