Africa-Press – CentrAfricaine. C’est une grenouille muette a été découverte dans les forêts de Tanzanie. Celle-ci fait partie d’une espèce rare, et malheureusement menacée.
Elle s’appelle Ukaguru, mais elle ne vous répondra pas, même si vous l’appelez ! Ukaguru est une grenouille découverte dans les montagnes du même nom en Tanzanie, et décrite dans une étude publiée dans la revue PLOS One le 2 février. Sa particularité : elle ne produit absolument aucun son !
Ukaguru, une grenouille sans voix
Pas un seul coassement ne sortira de sa bouche, car Ukaguru est complètement muette. Un phénomène extrêmement rare ! D’autant plus que chez la plupart des autres grenouilles, les coassements sont une manière de se reconnaître entre elles.
Mais chez cette espèce de grenouille, les mâles utilisent un système lié aux épines qu’elles possèdent sur la gorge. “Nous pensons qu’elles utilisent ces épines à la manière du Braille, détaille Lucinda Lawson, l’autrice principale de l’étude. Sans leur voix, elles ont besoin d’une autre méthode pour se reconnaître entre elles.” Il n’en fallait pas moins pour susciter l’intérêt de la communauté scientifique !
Malheureusement pour cette grenouille, dont l’originalité laisse sans voix, ses semblables sont peu nombreuses et d’ores et déjà menacées d’extinction. Pour les trouver, les scientifiques ont ainsi dû passer plusieurs semaines à parcourir les bois, à fouiller sous les feuilles, à installer des pièges, et même à distribuer des photos aux habitants des alentours.
Un environnement menacé
Initialement, les scientifiques étaient d’ailleurs partis à la recherche d’une autre espèce, elle aussi très rare. Quelle ne fut pas leur surprise lorsqu’ils tombèrent finalement sur Ukaguru, qui était jusqu’à lors inconnue ! Hélas, à l’instar de nombreuses espèces, l’existence de Ukaguru est menacée par l’activité humaine. Notamment car les amphibiens comptent parmi les espèces les plus sensibles à la destruction de leur habitat et à la pollution de l’eau.
« Si cette seule espèce s’éteint, il ne se passe pas grand-chose. Nous perdons ‘juste’ un fil de plus dans le tissu de l’écosystème. Mais à force de tirer sur la corde, c’est tout un écosystème qui est déstabilisé”, alerte Lucinda.
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