Texte Babylonien Inconnu Dans Le Programme Scolaire

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Texte Babylonien Inconnu Dans Le Programme Scolaire
Texte Babylonien Inconnu Dans Le Programme Scolaire

Africa-Press – CentrAfricaine. L’universitaire britannique Andrew R. George, connu notamment pour son édition et sa traduction de L’Épopée de Gilgamesh, a un jour déclaré que l’assyriologie avait pour objectif « de récupérer et de reconstruire un patrimoine perdu ». Babylone justement, cité savante et complexe dont la première mention remonte au 3e millénaire avant notre ère, pourrait justifier à elle-seule le but énoncé de la discipline tant son histoire et sa culture comportent encore des zones d’ombre. C’est pourquoi lorsqu’un texte inédit en lien avec les Babyloniens est découvert – texte qui, de surcroît, peut être qualifié de « classique » de la littérature en cunéiforme -, les assyriologues ont de quoi se réjouir.

Dans une étude publiée dans la revue Iraq, les chercheurs Anmar A. Fadhil et Enrique Jiménez rapportent avoir mis la main sur un texte jusqu’alors inconnu contenant « des descriptions sans pareilles des pouvoirs de guérison de Marduk », grande divinité de la Mésopotamie antique, ou encore « des splendeurs de Babylone » et de « la générosité des Babyloniens ».

Programme scolaire

Plus réjouissant encore, le texte présent dans pas moins de 20 manuscrits sur tablettes datés du 7e au 2e siècle avant J.-C. faisait partie intégrante du programme scolaire de l’époque. « Les Babyloniens lettrés connaissaient probablement le texte par cœur car les textes scolaires étaient entièrement ou partiellement mémorisés », écrivent les chercheurs. « L’auteur de cette œuvre très aboutie a immortalisé son dévouement à sa ville, à ses dieux et à son peuple dans des mots qui ont résonné jusqu’aux dernières décennies de la culture cunéiforme. »

Environ les deux tiers du texte original, qui comptait peut-être 250 lignes, ont été retrouvés en totalité ou en partie. Ceux-ci comprennent des hymnes à la gloire de Marduk, protecteur de la cité et du royaume de Babylone, suivi d’un autre à son temple, Esagil, qui est « beau ». Vient ensuite un autre texte d’un niveau littéraire qualifié de « supérieur » dans l’étude et consacré à Babylone, ville dont les « ordonnances sont parfaites ». Elle y est décrite comme un « amas de pierres précieuses de toutes sortes », qui « s’épanouit dans ses charmes comme un jardin fruitier ». Sa « grande porte », son roi ou encore son fleuve – l’Euphrate -, sont présentés comme des merveilles, tandis que ses habitants, eux, équitables, protègent les orphelins et les humbles (ll. 136-138), suivent les préceptes divins, maintiennent la justice et se respectent les uns les autres.

Un rare aperçu du rôle des femmes

Plus intéressant encore, de telles informations étant rarissimes dans les corpus de textes cunéiformes, les parties du texte consacrées aux femmes, dont la quintessence est constituée par les prêtresses babyloniennes. Un passage en particulier met en évidence les fonctions des différentes classes de prêtresses: ugbakkātu, nadâtu, et qašdātu. « Les prêtresses sont particulièrement vertueuses, mais, contrairement au rôle actif des hommes dans la protection des personnes sans défense, la principale vertu louée chez les femmes est le dévouement et la discrétion », assurent les chercheurs. Dans l’ancienne Mésopotamie, les femmes étaient souvent représentées dans leur relation avec les hommes, en tant que mères, filles ou épouses.

Hélas, la datation précise d’écriture de ce texte, « comme c’est souvent le cas pour les œuvres littéraires », reste insaisissable.

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