Africa-Press – CentrAfricaine. Existe-t-il une théorie scientifique qui parvienne à expliquer les phénomènes « mystérieux » du Triangle de Bermudes? », nous demande Ben Ndatshama sur notre page Facebook. C’est notre question de lecteur de la semaine.
En effet, sous la pointe de la Floride, une zone d’océan a gagné une réputation telle qu’elle alimente encore les imaginaires: le Triangle des Bermudes. Depuis 1945, celui-ci cristallise fantasmes et hypothèses spectaculaires. Tout commence réellement cette année-là, lorsqu’une flotte de cinq avions américains disparaît lors d’un vol d’entraînement (Vol 19). Les derniers mots transmis par radio sont glaçants: « On dirait qu’on rentre dans des eaux troubles… Nous sommes complètement perdus ». Aucun débris, aucun corps: 14 hommes disparaissent, suivis de 13 autres lors d’une tentative de sauvetage. De quoi nourrir les colonnes de presse. En 1950, le Miami Herald (un quotidien américain) décrit pour la première fois une zone triangulaire reliant Bermudes, Floride et Porto Rico. Et c’est en 1964 qu’un article la baptise définitivement « Triangle des Bermudes », après avoir recensé une série d’incidents maritimes et aériens.
Extraterrestres curieux, vestiges de l’Atlantide et tourbillons vers d’autres dimensions
Ces drames suffisent à faire naître toutes sortes de récits alternatifs. Les disparitions seraient le fait d’extraterrestres curieux, de vestiges de l’Atlantide ou même de tourbillons capables d’ouvrir des portes vers d’autres dimensions. Ces hypothèses ne reposent cependant sur aucune donnée solide. Face à elles, les chercheurs ont pris le relais, tentant de comprendre ce qui se joue réellement dans cette région très fréquentée de l’Atlantique.
L’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, la NOAA, a examiné en détail les cas les plus médiatisés. Elle liste plusieurs pistes naturelles: perturbations géomagnétiques susceptibles de perturber les instruments de navigation, ou poches de méthane libérées depuis le fond marin et pouvant déstabiliser la flottabilité des navires. Mais ces scénarios restent théoriques et ne suffisent pas à expliquer systématiquement les accidents rapportés.
Tempêtes, ouragans et Gulf Stream capricieux
La piste la plus solide demeure beaucoup plus « terre à terre »: la météo, souvent violente dans cette région, combinée à l’erreur humaine. Le secteur est traversé par des tempêtes tropicales, des ouragans et par un Gulf Stream capricieux, capable de changer rapidement de vitesse ou de direction. Ces phénomènes peuvent désorienter les pilotes les plus aguerris et rendre toute opération de secours extrêmement difficile. Même l’énigmatique Vol 19 pourrait, selon l’analyse de la Navy (la marine de guerre américaine) s’expliquer par une succession de mauvaises décisions dans des conditions atmosphériques défavorables.
Reste une interrogation essentielle, que les scientifiques placent en préalable à toute analyse: y a-t-il réellement plus de disparitions dans le Triangle des Bermudes qu’ailleurs? La NOAA tranche sans ambiguïté. « Rien ne prouve que les disparitions mystérieuses soient plus fréquentes dans le Triangle des Bermudes que dans toute autre grande zone océanique très fréquentée », conclut l’agence. Autrement dit, le mythe perdure davantage par amplification médiatique que par accumulation d’événements inexplicables.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la CentrAfricaine, suivez Africa-Press





