« L’État considère notre pension comme une subvention et non l’argent qui nous est dû »

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« L’État considère notre pension comme une subvention et non l’argent qui nous est dû »
« L’État considère notre pension comme une subvention et non l’argent qui nous est dû »

Africa-Press – Comores. Après un an de lutte pour défendre leurs droits, les retraités ne sont pas prêts à déclarer forfaits. Le porte-parole du mouvement, Andjibou Ali Saïd, un ancien fonctionnaire de l’Etat à la retraite, a accepté de répondre à nos questions. Interview.
Question : Cela fait un an de lutte, comment évolue la situation des retraités ?
Andjibou Ali Saïd: Il y a un an, jour pour jour, depuis le 05 octobre 2022, nous avons déclenché un mouvement de contestation sociale pour revendiquer nos droits, à savoir les arriérés de paiement, la valorisation indiciaire, la régulation des échéances de paiement, le statut de la femme retraitée, l’autonomie de la caisse de retraité, etc. L’idée est de trouver une solution pour remédier à la situation précaire des retraités. En novembre, nous avons pris contact avec les autorités, sensibilisé à travers une campagne de médiatisation pour réclamer nos droits. Nous voulons démontrer que nous ne sommes pas des parias mais des gens qui ont servi ce pays avec dignité et bravoure. Nous méritons le respect.

On nous a laissé entendre que c’était possible, mais malheureusement on nous a bercés d’illusions. Nous pensions que les deux mois d’arriérés ainsi que les autres revendications allaient être réglés dès le mois de décembre 2022, comme on nous l’avait promis. Nous avons fait des conférences pour rappeler au ministre des finances sur ses engagements pris. Les résultats sont négatifs, ce fut des promesses non-tenues. Même la valorisation de l’indice, nous n’en faisons pas partie. Nous avons été choqués. Jusqu’à l’heure actuelle, le budget de 190 millions alloué aux retraités demeure inchangé, alors que le nombre de retraités augmente chaque année, une situation encore difficile. L’État considère notre pension comme une subvention et non de l’argent qui nous est dû puisque nous avons cotisé. La seule chose acquise, c’est la régularité du paiement. Notre situation est déplorable. Et portant cette affaire devrait être l’affaire des actifs.

Question : Que comptez-vous faire pour obtenir gain de cause ?
A.A.S: Nous avons tout fait et ça n’a rien donné. Nous avons donc entamé desdémarches judiciaires. Nous avons porté plainte contre le ministère des finances. Ce dernier n’a jamais répondu à la convocation ni envoyé un représentant. Il ressort du délibéré que notre requête est irrecevable sous un prétexte fallacieux. Sur le fait que le collectif est une personne morale non habilitée à porter cette affaire en justice. Nous allons donc faire appel sous l’identité de l’association des retraités. Nous attendons le jugement qui n’est pas encore sorti. Nous n’allons pas rester les bras croisés.

Question : Que diriez-vous à l’endroit du gouvernement ?
A.A.S: Nous demandons une fois de plus au gouvernement de revenir à la raison, de régulariser notre situation. Ils ont les moyens pour nous régulariser. Nous disons encore que les pensions sont aussi prioritaires que les salaires des actifs. Nous méritons le respect.

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