Africa-Press – Comores. Une élection en général est un moment très important dans la vie de toute démocratie. C’est aussi un facteur d’anxiété pour les états-majors des partis engagés. Les uns et les autres contraints et forcés par les circonstances sortent les calculettes pour se remémorer le beau vieux temps de l’arithmétique du primaire.
A Ngazidja plus qu’ailleurs, une élection quelle que soit la teneur rime toujours avec appréhension et surtout beaucoup d’incertitude pour les personnalités engagées. Les changements de camps sont tout aussi légion que personnes n’oserait parier sur l’issue d’un vote que quand les résultats sont proclamés. Si le sortant part toujours avec une longueur d’avance, une bonne stratégie peut toujours déjouer les pronostics, l’élection de 2016 reste une référence en la matière. La première des stratégies c’est savoir où puiser les électeurs.
Avec une densité de 465 habitants au Km2 selon le rapport annuel 2020 du système des Nations Unies, les Comores reste un pays essentiellement rural mais parfois avec une forte concentration d’électeurs dans les grandes villes et villages. C’est dans ces endroits que les observateurs scrutent les résultats de chaque élection, à Ngazidja plus particulièrement. Si Moroni reste la plus grande réserve de voix avec ses quelques 10 000 électeurs, certains bureaux de vote sont bien connus pour être des faiseurs de roi.
Dans la capitale, les sept (07) bureaux de vote sont les plus suivis, si au premier tour de 2016 Fahmi Saïd Ibrahim avait raflé la mise grâce à la consigne de vote du parti Juwa, le deuxième tour Azali Assoumani avait remporté la majorité des 2655 voix des bureaux de la coulée. Dans le Pimba plus particulièrement à Nkurani ya Sima la aussi Azali avait gagné les quatre bureaux de vote avec ses presque (1995) deux milles voix.
Dans le Hamahame connu comme terre de l’opposition actuelle, Mamadou l’ancien vice-président d’Ikilillou avait largement devancé ses concurrents avec un score presque parfait dans sa localité où il s’était adjugé la majorité des 2869 voix de Mbeni. Avec l’absence certaine de l’ancien argentier aux prochaines échéances, l’on se demande à qui profitera cette réserve de voix. Avec la disparition de feu Saïd Ali Kemal leader incontesté, la ville d’Ikoni sera essentiellement scrutée, si Azali a toujours eu des scores encourageants, le climat de défiance redouté depuis l’affaire tristement célèbre dite Ahamada Gazon. Plus que jamais les neuf (09) bureaux de vote de la ville avec ses plus de 3000 électeurs seront un enjeu majeur pour le pouvoir et les oppositions diverses, même si nous dit-on le travail de l’ombre du directeur régionale des impôts, Youssouf Ismaël Adolphe commence à porter des résultats, notamment le fait que le président ait pu rentrer et faire la prière en début d’année.
Avec Daniel Ali Bandar, secrétaire général du gouvernement et Youssouf Mohamed Boina leader du Front Commun, la ville de Mkazi se trouve écartelé entre deux visions difficilement réconciliables. Les dix (10) bureaux de votes qui avaient compté 3162 électeurs en 2016 peuvent être un point de bascule pour les uns ou contre les autres. La perte d’influence du directeur général de Comores Télécom, Saïd Ali Chayhane fait craindre la meme situation a Nvouni où le sortant avait gagné l’essentiel des 2500 voix de la localité.
Un peu en recul par rapport aux autres grandes villes, Fumbuni n’en est pas moins un point de tension possible entre le pouvoir et l’opposition. La grande ville du sud (Fumbuni) doit faire le choix avec trois de ses enfants, le chargé de la défense (Belou), l’opposant Saïd Larifou ou encore le tout nouveau candidat du parti Juwa, Dr Salim Issa Abdillah. Les deux (2000) milles voix paraissent maigres pour faire la différence dans l’issue finale du vote. La grande ville du Nord (Mitsamihuli) qui avait porté Azali en 2016 et 2019 ne risque pas de trop changer notamment grâce à l’apport du vieux Ali Nassor meme si ces derniers temps il parait plus en recul par rapport aux années précédentes.
Si Azali arrive à sortir son épingle du jeu dans les grandes villes, il a toujours du mal à faire autant dans les villes moyennes (Ouzioini, Ouellah, Bangoi-Kouni, Chezani …). Sauf retournement de dernière minute de Fahmi Said Ibrahim, Mouigni Baraka pourra compter sur les voix de plus de 5000 électeurs des trois grandes villes (Ntsudjini, Itsandra Mdjini, Tsidje) avec une forte résistance à Tsidje qui garde une certaine rancœur à son égard depuis le découpage des communes en 2015.
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