Aux Comores, l’hôpital se refait une santé à Moroni

6
Aux Comores, l’hôpital se refait une santé à Moroni
Aux Comores, l’hôpital se refait une santé à Moroni

Africa-Press – Comores. En 2024, l’archipel se dotera de son premier CHU moderne, l’hôpital El-Maarouf. L’objectif étant, en plus d’améliorer la couverture sanitaire du pays, d’éviter aux Comoriens de se déplacer à l’étranger pour être correctement pris en charge.

Après avoir longé la côte pendant quelques dizaines de kilomètres en venant de l’aéroport et quand se laissent deviner derrière la luxuriance de la végétation les premiers faubourgs de Moroni, une forme indistincte bouche l’habituelle ligne d’horizon, tel un morne qui aurait soudainement émergé du cœur de la capitale comorienne.

Au milieu des maisons basses qui caractérisent la ville s’élève un immeuble aux proportions extravagantes : le futur Centre hospitalier universitaire (CHU) El-Maarouf, en construction depuis 2019 et dont les portes devraient ouvrir en 2024.

Le plus grand bâtiment jamais construit aux Comores, équipé des tout premiers ascenseurs du pays, succédera alors au Centre hospitalier national (CHN) du même nom, inauguré en 1954 et dont une partie des vieux pavillons fatigués lui survivra pour constituer le futur grand pôle de santé des Comores.

Les équipes de China Shenyang International Economic & Technical Cooperation viennent de terminer le gros œuvre et s’attaquent aux finitions, avant de commencer à installer les équipements et matériels qui feront d’El-Maarouf un hôpital de référence. « C’est l’équivalent d’un établissement d’une ville de 40 000 habitants en France », compare Nicolas Moussa M’Madi, rentré de l’ancienne métropole en 2019 pour prendre la direction du CHN, puis du CHU.

Inscrit dans le Plan Comores émergent, c’est le projet phare de l’actuel mandat du président Azali Assoumani, construit pour un investissement global de 32 milliards de francs comoriens (environ 65 millions d’euros), sur fonds propre de l’État qui a pu compter sur la Banque islamique de développement pour rassembler la somme. Un investissement conséquent pour l’archipel mais qui devrait, à terme, réduire drastiquement les évacuations sanitaires vers l’étranger, lesquelles coûtent, chaque année, 7 milliards de francs comoriens (environ 14 millions d’euros) à l’économie locale.

Normes internationales

Au-delà de cette motivation financière, l’objectif est surtout pour le pays de disposer enfin d’une structure sanitaire moderne, répondant aux standards internationaux et capable d’assurer les soins les plus pointus. « Nos ambitions ne sont pas démesurées. Nous voulons surtout pouvoir répondre aux besoins médicaux de la population, tout en étant en mesure de suivre les dernières évolutions techniques du secteur », explique le directeur général.

D’une capacité initiale de 360 lits, ramenée à 150 le temps des travaux, le futur hôpital disposera de 580 places. Trente-trois spécialités seront proposées sur les 42 000 m2 que comptera l’établissement, répartis sur six étages. Les équipes seront également étoffées en proportion. De 850 agents actuellement, les effectifs atteindront 1 100 personnes l’année prochaine, avant de dépasser les 2 000 à plus long termes. Parmi elles, près de 220 médecins généralistes ou spécialisés, contre à peine 90 aujourd’hui.

« Dix-sept médecins spécialisés sont actuellement en formation en Afrique », précise Nicolas Moussa M’Madi, qui espère aussi attirer les cadres médicaux issus, comme lui, de la diaspora pour compléter les équipes. L’hôpital El-Maarouf pourra, par la suite, compter sur les promotions de sa faculté de médecine, abritée également dans le futur vaisseau amiral du secteur médical comorien et pour laquelle l’équipe dirigeante est déjà en train de multiplier les accords avec des écoles de médecine en Europe ainsi qu’avec l’Organisation mondiale de la santé. Pour qu’enfin, la santé prenne un peu de hauteur aux Comores.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here