Élections 2024 : J-5 Azali Assoumani : « J’espère qu’on n’aura pas besoin de faire appel à l’Armée »

3
Élections 2024 : J-5 Azali Assoumani : « J’espère qu’on n’aura pas besoin de faire appel à l’Armée »
Élections 2024 : J-5 Azali Assoumani : « J’espère qu’on n’aura pas besoin de faire appel à l’Armée »

Africa-Press – Comores. Si le chef de l’État et candidat à sa propre succession assure que seuls la gendarmerie et la police seront déployées pour assurer la sécurité du scrutin le 14 janvier prochain, il n’exclut pas pour autant une intervention de l’Armée.

A J-6 du premier tour du double scrutin du 14 janvier, le président de la République et candidat à sa propre succession a tenu une conférence de presse au palais de Beit-Salam. Il a abordé plusieurs sujets parmi lesquels la sécurisation des élections. Alors que l’opposition a beau revendiquer le cantonnement de l’armée dans les casernes le 14 janvier, Azali Assoumani vient d’y apporter une réponse mitigée. Le locataire de Beit-Salam assure en effet que dans un premier temps, c’est la police et la gendarmerie qui assureront la sécurité. En revanche, il ne ferme pas la porte à un possible déploiement de l’Armée même s’il dit espérer « qu’on n’en arrivera pas là ». « J’espère qu’on n’aura pas besoin de faire appel à l’Armée », devait-il déclarer, ouvrant la voie à des questionnements sur le moment auquel vont intervenir ces hommes en treillis, dans un pays où la moindre contestation vaut leur intervention.

Lors des dernières élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles de mars et avril 2019, l’Armée était déployée dès le début des opérations de vote. A Anjouan, un militant de l’opposition a été blessé par balle dans le village de Pomoni. Des journalistes avaient assisté à son évacuation par kwasa vers l’île de Mayotte, sous administration française, pour bénéficier de soins de meilleure qualité. Les autorités ont fait des pieds et des mains pour étouffer l’information sur l’usage de balle par l’Armée, sans succès.

Lors de la série de questions réponses avec les journalistes et le conférencier, le chef de l’État a été interrogé sur le déroulé de la campagne électorale notamment l’hostilité réservée à son camp dans plusieurs localités. Lui-même était de cette équipe de la Mouvance présidentielle huée à Chezani dans le Mboinkou. Des évènements qu’il prend avec philosophie : « J’ai été hué. Nous avons été perturbés par les cris lors de la prière. En tant que chef de l’État, j’ai pris la décision d’annuler la réunion qui devait se tenir et de rentrer à Moroni afin d’éviter un accrochage entre les jeunes et les militaires (qui assurent sa sécurité) ». Alors que ces actes hostiles poursuivent leur petit bonhomme de chemin notamment à Mkazi où il y a deux jours les clans du pouvoir et de l’opposition en sont venus aux mains, le chef de l’État ne veut pas rester impassible. « Je tiens à rappeler que toute personne qui commettra un acte de nature à mettre en péril la paix, répondra de ses actes. C’est de ma responsabilité. Nous appelons les parents et chefs d’interpeller les jeunes qui sont manipulés ».

Face aux critiques souvent fondées qu’essuie la Commission électorale, Azali Assoumani prend sa défense, sans ambages : Ces critiques « ne sont pas justifiées ». En ce qui concerne le Front anti élection dirigée par une partie de l’opposition, le président-candidat invite les partisans du boycott à soit « quitter le pays », soit « rester à la maison ». Comme pour dire que les manifestations publiques de cette partie de la population qui a sans doute le droit de s’exprimer, ne seront pas tolérées.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here