Elections 2024: Azali contesté, opposition groggy et une jeunesse désorientée

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Elections 2024: Azali contesté, opposition groggy et une jeunesse désorientée
Elections 2024: Azali contesté, opposition groggy et une jeunesse désorientée

Africa-Press – Comores. Les dernières élections aux Comores étaient censées clarifier le positionnement des uns et des autres sur un échiquier politique bouleversé, les résultats qui en ont suivi ont plus que jamais plongé le pays dans l’incertitude. Les tensions politiques que le pays a connu durant les cinq dernières années risquent de s’exacerber vu cette contestation qui a suivi la proclamation des résultats définitifs.

Le président Azali Assoumani a repris son bâton de pèlerin samedi dernier pour Rome ou s’est tenu le sommet Italie-Afrique. Un moment de répit pour l’ancien colonel de l’armée comorienne qui a connu l’une des pires contestations de son autorité depuis qu’il est à la tête du pays voilà bientôt treize (13) années. Dans l’avion qui l’a conduit dans la capitale italienne, le chef de l’Etat a dû se rendre compte des dégâts causés par les manifestations post-électorales qui ont paralysé le pays des jours durant. En plus de la contestation politique, le président doit encore supporter et gérer celle d’une partie de la notabilité qui appelle carrément au boycott à la fois du chef de l’Etat mais aussi tous ceux qui gravitent autour du régime, ministres directeurs généraux que les simples courtisans et voir même l’armée. Azali Assoumani, fera donc face à une vive tension qui risque de polluer sa gouvernance à moins qu’il se détermine à faire pour ce qui apparait comme son dernier mandat à la tête du pays une véritable ouverture politique pour enfin réunir et réconcilier les enfants de ce pays.

L’opposition quant à elle a montré ses limites. Tous d’accord pour un départ d’Azali de Beit-Salam, l’opposition s’est mise d’accord pour ne pas être d’accord dans l’approche d’y parvenir. Le morcèlement des positions dès le départ en pro et anti élection, a entamé les chances de l’opposition de voir un changement par la voie des urnes. Ceux qui se sont présentés aux élections ne sont pas parvenus à se mettre d’accord pour présenter un seul candidat. Une option que d’aucuns jugeaient plausible, dès lors qu’elle aurait le mérite de mettre en difficulté le président sortant. Le fait d’être allé en rangs dispersés l’opposition comorienne a donné le bâton pour se faire rouer. Le manque de stratégie et l’appétit du pouvoir de chacun des leaders ont ruiné toute chance de voir une nouvelle alternance après celles de 2006 et 2016. Le président Azali va faire cinq ans de plus avec une opposition en lambeau.

La jeunesse est la grande perdante dans ces joutes politiques. Prise entre le marteau du gouvernement et l’enclume de l’opposition elle peine à se trouver de nouveaux repères d’espérance. Contrainte de faire un choix, la jeunesse a vu ses thèmes de prédilection (emploi, éducation, santé …) qui ont trait à son avenir être éludés dans le débat politique. Pire elle a été utilisée pour mener des actions sporadiques et spontanées au risque de se mettre en danger. Plusieurs d’entre eux ont été soit arrêtés soit blessés et on a déploré un mort par balle pour nous dit-on avoir tenté de s’infiltrer dans la résidence d’un ministre. Le procureur de la république a évoqué la légitime défense pour justifier ce que l’opposition et une partie de l’opinion publique considère comme un meurtre. Apres cet épisode électoral, la jeunesse va retomber dans l’oubli loin des décisions les plus importantes sur son avenir.

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