Situation du choléra Anjouan: Encore 9 nouveaux décès en 24 heures

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Situation du choléra Anjouan: Encore 9 nouveaux décès en 24 heures
Situation du choléra Anjouan: Encore 9 nouveaux décès en 24 heures

Africa-Press – Comores. Le 30 avril 2024 restera probablement une date sinistre pour le pays et l’île d’Anjouan en particulier. Jamais de mémoire de comorien une épidémie n’aura tué autant de personnes en l’espace d’une journée. Malheureusement, le choléra continue de se propager à un rythme incontrôlable, avec des centaines de nouveaux cas enregistrés chaque jour. 345 cas actifs et 9 nouveaux décès enregistrés dans la journée, dont 6 à Mutsamudu. Ces décès survenus à Mutsamudu, Ouani et Pomoni, sont communautaires, ce qui soulève des inquiétudes quant à la réticence pour certains habitants à reconnaître la gravité de la situation et à se rendre rapidement dans les centres hospitaliers les plus proches dès les premiers symptômes.

Malgré le nombre élevé des cas cumulés établi à 2877 ce mardi 30 avril pour Anjouan, seuls 450 tests ont été effectués. Cette situation laisse la population de l’île perplexe et alimente les doutes quant à l’existence réelle de l’épidémie sur l’île qui a recensé 195 nouveaux contaminés ce même jour. « Maintenant qu’on sait que la bactérie est en ébullition dans la communauté, les signes suffisent, pas besoin de test. Et nous appelons la population à rester dans la vigilance et éviter la perplexité au sujet des tests » indique le directeur du CHRI de Hombo, Ibrahim Salim Mari.

En plus de ce constat, on apprend que 3 agents de santé ont également été touchés en dehors du centre de traitement du Choléra, mettant en lumière les risques encourus par ceux qui luttent en première ligne contre la maladie. « Les 345 cas actifs prouvent que la population est bien sensibilisée. 80% de ces cas sont de plan A et B. les patients se présentent à l’hôpital avec leur conscience et un physique facile à récupérer pour le patient. Contrairement au début, on recevait à plus de 85% de cas de plan c, c’est-à-dire très grave ».

La capitale de l’île, Mutsamudu, semble être l’épicentre de l’épidémie, avec 1219 cas cumulés, 124 nouveaux cas, 2 décès supplémentaires et 189 cas actifs hospitalisés au centre de traitement du Choléra, selon les données de la veille (29 avril). Cette situation alarmante fait prendre conscience de l’urgence de la situation et de la nécessité d’une mobilisation générale pour espérer endiguer la propagation du choléra.

Face à ce fléau, il est crucial que les autorités sanitaires renforcent leurs actions de sensibilisation et de dépistage sur l’ensemble de l’île d’Anjouan. Il est indispensable que chaque habitant prenne conscience de la gravité de la situation et adopte les gestes barrières nécessaires pour limiter la propagation du choléra. L’unité et la solidarité de la population seront essentielles pour surmonter cette crise sanitaire et protéger la vie de chacun. Le problème demeure la capacité d’hébergement d’un hôpital de 120 lits qui accueille le triple. Des aménagements se font pour accroître cette capacité. La date butoir du 10 mai fixée par le gouvernement pour prendre des mesures drastiques semble trop éloignée, ce qui pousse une partie de l’opinion à s’interroger sur les motivations de ce manque de volonté d’agir immédiatement comme ce fut le cas lors de l’épidémie de Covid-19.

Parmi les solutions proposées pour désengorger les hôpitaux, on pourrait réquisitionner l’école de police de Patsy ou les nouveaux locaux du COSEP. La situation est hors contrôle car même le service de médecine de Hombo est transformé en camps où les patients sont allongés à même le sol.

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