Au Cameroun, le spectre de la famine plane sur près d’un million de personnes

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Au Cameroun, le spectre de la famine plane sur près d’un million de personnes
Au Cameroun, le spectre de la famine plane sur près d’un million de personnes

Africa-Press – Comores. Déjà en proie à la guerre contre Boko Haram, l’extrême nord du Cameroun doit aussi faire face à la famine. L’ONG Action contre la faim prévient que d’ici mi-2022, plus de 900.000 personnes y seront exposées à une insécurité alimentaire aiguë. Un fait dû aux dérèglements climatiques réguliers dans cette région qui perturbent l’activité agricole.

Si dans les principales villes du Cameroun, l’heure est aux multiples plaintes face à la hausse généralisée des prix des denrées de première nécessité, dans l’extrême-nord du pays, l’équation est doublement plus compliquée. Déjà en proie à Boko Haram*, cette région du Cameroun se retrouve régulièrement au bord de la crise alimentaire. Dernière alerte en date, dans une note d’information rendue publique le 22 février, l’ONG Action contre la faim (ACF) informe que depuis janvier, « des familles ont signalé avoir consommé » toutes leurs réserves, et fait des prévisions catastrophiques.

Dérèglements climatiques

À l’origine de cette situation dramatique, « une saison agricole 2021 perturbée » par les effets du dérèglement climatique: « les pluies sont de plus en plus faibles et mal réparties dans le temps », poursuit la note d’information de l’ACF.

Une situation alarmante, souligne Didier Yimkoua, environnementaliste, « dans une région très peu favorisée par la nature où l’on surfe constamment sur les extrêmes ».

Au-delà de la sécheresse et des perturbations climatiques qui ont réduit presque à néant la production agricole, certaines localités de la région, poursuit l’ACF, font l’objet de nombreuses attaques « d’oiseaux granivores et de pachydermes, qui dévastent les champs, créant un énorme manque à gagner ».

Un climat d’insécurité

Prise en tenaille entre ces nombreuses crises, la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, la plus pauvre du pays, broie du noir. Avant les atrocités du groupe terroriste, 74% de sa population vivait déjà sous le seuil de pauvreté. Depuis le déclenchement de la guerre contre Boko Haram*, le territoire doit faire face à l’afflux de milliers de réfugiés qui fuient les atrocités commises dans le bassin du lac Tchad, occasionnant dans la foulée une crise humanitaire. En effet au-delà des contraintes climatiques et de la mal gouvernance, souligne Didier Yimkoua, « s’il y a encore la famine dans ces zones-là, c’est aussi et surtout à cause de l’insécurité régnante ».

En attendant des « solutions durables », la rareté des ressources dans la région n’a de cesse de créer des tensions et la situation dégénère très souvent en conflits intercommunautaires. Fin 2021, de nouvelles violences de ce genre ont fait une trentaine de morts dans cette partie du pays et occasionné la fuite de milliers de personnes vers le Tchad voisin.

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