Africa-Press – Comores. Le secrétariat général du gouvernement a présenté jeudi dernier les dispositions engagées dans le cadre de l’amélioration des infrastructures aéroportuaires du pays. L’occasion de rappeler le partenariat stratégique conclu avec la société émiratie Terminals Holding pour transformer l’aéroport international Moroni Prince Saïd Ibrahim (AIMPSI). Ce projet d’envergure, qui prendra effet à partir du 1er mai 2025, implique également une importante restructuration du personnel et la mise en place d’un plan social estimé entre 3 et 4 milliards de nos francs.
Lors de cette conférence de presse, tenue le 24 avril dernier, le gouvernement a rappelé les négociations entamées depuis cinq ans avec la société émiratie. Les deux parties ont établi un partenariat stratégique d’une durée de trente ans, dont l’objectif principal est la modernisation de l’aéroport et son alignement aux normes internationales en vigueur. Une initiative qui s’inscrit dans « la volonté affirmée de l’État comorien de mettre aux normes les infrastructures de l’AIMPSI, en réponse aux exigences techniques d’un secteur en constante évolution ». Dans ce cadre, une nouvelle entité baptisée Terminals Moroni Airport Management (TAM) voit le jour. Cette société anonyme, fruit d’une coentreprise, prendra officiellement en charge la gestion, l’exploitation, la maintenance et le développement de l’aéroport, ainsi que les services d’assistance en escale, à compter du 1er mai 2025.
Le secrétaire général du gouvernement, Nour El-Fath Azali, accompagné de la ministre des transports, du ministre de l’environnement (représentant le ministre des Finances), et du directeur général des aéroports des Comores, a présenté les grandes lignes de cet accord très attendu. « Nous avons constaté que nous ne disposons pas des moyens nécessaires pour moderniser notre aéroport », a-t-il reconnu. Ce partenariat, qui s’étend sur trois décennies, ambitionne de hisser l’aéroport de Moroni aux standards internationaux. Parmi les projets prévus figurent l’élargissement de la voie de circulation et la construction d’une nouvelle aérogare dotée d’équipements modernes. Mais cette avancée majeure s’accompagne d’une réduction drastique des effectifs: le personnel passera de 1 000 à 500 employés. « Nous n’avons pas le choix », tranche Nour El-Fath Azali, en comparant les ratios employés/passagers dans la sous-région: « Madagascar gère un million de passagers avec 278 employés, l’île Maurice entre 3 et 4 millions avec 500 agents. Nous, nous avons 1 000 employés pour 260 000 passagers. »
Pour atténuer l’impact social de cette restructuration, un plan social a été mis en place. Le gouvernement prévoit de verser directement les droits des salariés licenciés. Plusieurs catégories d’agents ont été identifiées, chacune bénéficiant de modalités d’indemnisation spécifiques, incluant préavis, salaires compensatoires et indemnités de départ. Certains recevront même jusqu’à trois mois de salaire (avril, mai, juin) en plus de leur indemnité.
Une enveloppe de 3 à 4 milliards de francs comoriens a été mobilisée pour indemniser les agents concernés. Dans un souci de transparence, un concours a été organisé à l’hôtel Golden Tulip pour sélectionner les profils les plus méritants destinés à intégrer la nouvelle structure. Les responsables de Terminals Holding ont exigé les dossiers individuels de tous les agents d’ADC et Com’Air Assistance pour un examen minutieux. « Toutes les dispositions sont prises pour accompagner les agents licenciés », promettent les autorités. Des programmes d’accompagnement post-licenciement seront mis en œuvre pour aider les anciens employés à retrouver une stabilité professionnelle.
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