Africa-Press – Comores. Le pays a enregistré un décès lié au paludisme. Selon le bulletin épidémiologique pour la période du 12 au 18 mai, il s’agit d’un adolescent de 16 ans à Mwali, n’ayant aucun antécédent de voyage hors de l’île. Ce décès doit interpeller les autorités ainsi que la population quant à l’application rigoureuse des mesures préventives.
« Le paludisme reste un problème de santé publique dans le pays », alertent les autorités sanitaires. Malgré des campagnes de sensibilisation et les efforts en matière de prévention, l’épidémie continue de progresser: en une semaine, les cas sont passés de 1166 à 1507 dans l’ensemble du pays. À Mwali, les chiffres ont grimpé de 25 à 35 cas. « Tous ces cas de paludisme ont été révélés positifs par le test rapide d’orientation diagnostique et/ou par goutte-épaisse », lit-on dans le bulletin épidémiologique.
Les habitants de Mwali, jusqu’ici relativement épargnés par la flambée, sont sous le choc. Fatouhia Soulé, une mère de famille habitant Fomboni, confie: « depuis que j’ai appris la mort de ce garçon, je ne dors plus tranquille. Mes enfants sont jeunes, j’ai peur qu’ils soient contaminés. » À Ngazidja, la situation est encore plus préoccupante: « Nous avons enregistré 1452 cas cette semaine, un chiffre très au-dessus du seuil de sécurité », souligne un cadre du ministère. Le paludisme y représente désormais la principale menace infectieuse, loin devant la dengue ou les maladies diarrhéiques. Les tests rapides et les gouttes épaisses demeurent les moyens de diagnostic les plus utilisés, mais la population s’interroge: « Est-ce suffisant pour enrayer la maladie à temps », se demande Ahmed Kamal, enseignant à Mitsamiouli.
Face à cette recrudescence, les autorités appellent au renforcement des gestes de prévention. « La lutte contre le paludisme est l’affaire de tous », insiste le ministère dans son bulletin hebdomadaire. Des campagnes de pulvérisation sont prévues, et la distribution de moustiquaires imprégnées est en cours dans plusieurs localités. Mais ces mesures semblent tardives pour certains. « On parle toujours après les morts. Pourquoi n’avoir pas agi plus tôt? », s’indigne un responsable associatif de Wanani. En parallèle, les autres menaces sanitaires persistent. La dengue continue sa progression avec 62 nouveaux cas suspects, dont 12 confirmés, tandis que les cas de fièvre typhoïde connaissent une flambée, passant de 340 à 522 en une semaine.
Le ministère de la Santé, tout en saluant les efforts du personnel médical et des structures locales, martèle: « notre priorité est la prévention, la riposte rapide et la réduction de la mortalité liée aux épidémies ». Mais pour la population de Mwali, endeuillée, ces mots résonnent avec une amertume certaine. « Il faut que ce décès serve de leçon », insiste un soignant. « Le paludisme tue encore, et il est temps d’agir avec plus de rigueur. »
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