Africa-Press – Comores. Face à l’urgence écologique et aux menaces croissantes qui pèsent sur les écosystèmes marins, la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (Unoc3), Co-organisée par les Nations Unies, la France et le Costa Rica, s’est ouverte à Nice, au quai Amiral Infernet, dans un espace de 4 500 m2 transformé en agora pour la planète bleue. Pendant cinq jours, du 9 au 13 juin, chefs d’État, scientifiques, ONG et représentants d’États insulaires dont les Comores unissent leurs voix pour accélérer la mobilisation mondiale en faveur de la préservation des océans, dans le cadre de l’Objectif de Développement Durable n°14 (ODD14).
Sous le thème « Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour conserver et utiliser durablement l’océan », la conférence ambitionne de renforcer les engagements en faveur de la protection des océans, des mers et de leurs ressources, en parfaite cohérence avec l’Objectif de Développement Durable n°14: « Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable ». Cet évènement réunit près de 56 chefs d’État, dont le Comorien Azali Assoumani, présent à la tête d’une forte délégation engagée pour défendre les intérêts de l’archipel dans les débats sur la gouvernance des océans.
Aux Comores, l’océan n’est pas un simple décor. Il est la matrice nourricière de la population. Il soutient la pêche artisanale, attire les touristes, abrite une biodiversité unique et façonne l’identité nationale. Pourtant, cette ressource vitale est aujourd’hui gravement menacée par une pollution marine croissante, silencieuse et insidieuse. La participation des Comores à une telle conférence prend tout son sens. C’est en toute légitimité que la délégation comorienne a activement participé à cette conférence internationale, marquant sa volonté d’agir face aux dangers qui pèsent sur les écosystèmes marins.
Dès l’ouverture de la conférence, le président Français Emmanuel Macron a annoncé que le traité sur la haute mer, signé en 2023 pour protéger les eaux internationales, est en passe d’atteindre le seuil nécessaire à son entrée en vigueur. « À la cinquantaine de ratifications déjà déposées ici même ces dernières heures, quinze pays se sont formellement engagés à les rejoindre », a-t-il déclaré. Ce traité, qui entrera en vigueur 120 jours après la 60e ratification, était porté par la France qui espérait franchir ce cap avant l’ouverture du sommet. Il vise à lutter contre la pêche illégale et l’exploitation des grands fonds marins dans les zones situées au-delà des juridictions nationales, soit près des deux tiers de la surface océanique mondiale.
Il a appelé à une mobilisation fondée sur la science: « Il n’y aura pas de bataille pour nos océans si elle n’est pas d’abord fondée sur une science libre et ouverte aux partenariats. Le climat comme la biodiversité ne sont pas des questions d’opinion, mais de faits. » Le président français a plaidé pour des outils nouveaux, des initiatives concrètes, et même la création d’une organisation internationale dédiée à l’océan.
Son homologue du Costa Rica, Rodrigo Chaves Robles, a salué les communautés de pêcheurs: « Ce sont eux à qui nous devons garantir une vie décente. L’océan nous parle, il pleure. Il est temps d’agir. Aujourd’hui, nous signons un pacte de paix avec lui. » « Nous pillons notre bien commun », a lancé dans son discours le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. Il a dressé un constat alarmant: « L’océan est notre bien commun par excellence. Pourtant, nous sommes en train de le piller. » Chaque année, 23 millions de tonnes de plastique finissent en mer. L’acidification des eaux, causée par les émissions de CO2, détruit les récifs coralliens et menace la survie de nombreuses îles.
Depuis la conférence de Lisbonne en 2022, des avancées notables ont été réalisées à savoir l’aadoption de l’accord sur la biodiversité marine en haute mer, l’eengagement à protéger 30% des zones marines d’ici 2030 et les ddiscussions avancées sur un traité juridiquement contraignant sur la pollution plastique. Mais les défis persistent. Guterres a exhorté d’augmenter les financements, publics et privés, renforcer le soutien aux petits États insulaires, comme les Comores, adopter des modèles innovants de financement et de gouvernance et ggarantir une sécurité maritime solide.
Il a mis en garde contre l’exploitation minière des fonds marins, appelant à une approche fondée sur la science, la précaution et le droit international, notamment la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer: « Les grands fonds ne peuvent pas devenir un Far West. » Et le patron de l’Onu d’insister sur la nécessité de donner les moyens d’agir aux jeunes, aux scientifiques, aux pêcheurs et aux communautés locales, pour que la transition vers une économie bleue ne laisse personne de côté.
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