Parlement des Enfants: 102 Voix pour Imaginer Demain

3
Parlement des Enfants: 102 Voix pour Imaginer Demain
Parlement des Enfants: 102 Voix pour Imaginer Demain

Africa-Press – Comores. À l’occasion du cinquantenaire de l’indépendance, le parti Ushe a organisé un Parlement des enfants, le dimanche 29 juin 2025 à Moroni. Plus de cent enfants de différentes régions de Ngazidja se sont réunis pour réfléchir à l’avenir de leur pays. Une initiative inédite pour écouter la jeunesse et dessiner, avec elle, les Comores des 50 prochaines années.

Dans une salle pleine d’énergie et d’idées neuves, 102 enfants, issus d’écoles publiques, privées et coraniques, ont débattu autour de trois grands enjeux: l’éducation, la santé et l’environnement. Tous ont exprimé avec conviction leurs attentes, leurs inquiétudes, mais surtout leur amour pour les Comores. Premier domaine abordé c’est l’éducation. De nombreux enfants ont plaidé pour une meilleure prise en compte de la culture locale dans les programmes scolaires. « Le shikomori doit être enseigné partout, dans toutes les écoles », a affirmé l’un d’eux. Un autre a ajouté qu’« on doit apprendre nos coutumes, nos traditions, c’est ce qui fait de nous des Comoriens. » Ils ont appelé à une reconnaissance égale entre l’école coranique (Palashio) et l’école classique. « Dès qu’on entre en 6e, on arrête le Shioni. On oublie ce qu’on a appris sur nos valeurs », ont-ils regretté. La question de la pauvreté, qui pousse certains enfants à quitter l’école, a également été soulevée. « Certains doivent aller vendre pour aider leur famille », a témoigné une élève.

L’exclusion des enfants en situation de handicap a été dénoncée avec force. « Ils ne sont pas traités comme les autres, alors qu’ils ont les mêmes droits », a rappelé une participante. Tous ont exprimé le besoin d’apprendre la citoyenneté, l’histoire et les valeurs patriotiques. « C’est comme ça qu’on devient un bon citoyen, qui aime son pays. » Les enfants ont enfin insisté sur la nécessité de former les enseignants à des méthodes plus modernes et inclusives. « Il faut des professeurs qui nous comprennent et qui savent comment on apprend aujourd’hui », a lancé l’un d’eux. Sur la santé, les enfants ont dénoncé le coût élevé des soins et des médicaments. « Les parents n’ont pas toujours les moyens d’aller à l’hôpital, surtout pour nous les enfants », ont-ils expliqué, réclamant la gratuité des soins pour tous. « Ce n’est pas juste, on devrait tous pouvoir se soigner sans payer. » Ils ont aussi évoqué l’état de délabrement de certains centres de santé et souligné l’importance d’une bonne alimentation. « Bien manger, c’est aussi être en bonne santé. »

Parmi les solutions proposées c’est la création de clubs de santé, l’installation d’infirmeries dans les écoles, des structures d’écoute psychologique, la formation de médecins spécialistes aux Comores, et des campagnes d’hygiène et de prévention. « Il faut apprendre à se laver les mains, à protéger son corps et à faire attention à ce qu’on mange », a insisté une élève. En matière d’environnement, les enfants ont exprimé une conscience écologique étonnamment mature. « Si on apprend dès petit à protéger la nature, on ne l’oubliera jamais », a dit l’un d’eux. Ils souhaitent que chaque citoyen plante un arbre tous les cinq ans, et que chaque école dispose d’un club d’environnement.

Ils ont insisté sur la nécessité d’enseigner la gestion des déchets, la préservation de l’eau, des plages, des forêts et des espèces. « Il faut qu’on arrête de jeter partout, il faut réutiliser et recycler », a résumé une élève. Tout au long de la journée, ces jeunes ont parlé avec clarté, courage et passion. « On veut juste qu’on nous écoute. Ce sont nos vies, c’est notre pays », ont-ils martelé. Leur participation a montré une génération lucide, consciente de ses droits et désireuse d’agir. Dans un contexte où la jeunesse est souvent ignorée, ce parlement a prouvé qu’il est temps de leur faire une vraie place. « Ko masihu male yatso husha »: les enfants n’attendent qu’à être entendus.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here