Lutte Contre la Pollution Plastique aux Comores

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Lutte Contre la Pollution Plastique aux Comores
Lutte Contre la Pollution Plastique aux Comores

Africa-Press – Comores. Le coup d’envoi de la campagne océanographique et citoyenne contre la pollution plastique a été donné ce lundi 7 juillet à Moroni, marquant une étape importante dans la lutte régionale contre ce fléau environnemental. L’initiative, portée par le projet ExPLOI (Expédition Plastique Océan Indien), s’inscrit dans une volonté affirmée de renforcer la coopération entre les États membres de la Commission de l’océan Indien (COI). Aux Comores, la mobilisation a été particulièrement forte, avec un engagement marqué de la société civile, des institutions et des jeunes.

Pendant plusieurs semaines, le navire-laboratoire Plastic Odyssey a sillonné les eaux comoriennes, faisant escale dans l’archipel pour y mener des prélèvements de microplastiques, des actions éducatives et des rencontres de terrain. Écoliers, étudiants, associations, entreprises et responsables publics ont ainsi été associés à cette mobilisation inédite. Financée par l’Agence française de développement (AFD) et le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM), cette expédition a pour ambition de renforcer la recherche scientifique, de valoriser les initiatives locales et de favoriser la coopération régionale face à la menace croissante des déchets plastiques. Le ministre des Affaires étrangères, MBAE Mohamed, également président en exercice du Conseil des ministres de la COI, a rappelé que cette campagne intervient dans un contexte marqué par l’engagement historique du pays en faveur de l’économie bleue. Dès 2020, une impulsion forte avait été donnée avec l’adoption d’un plan d’actions régional. En 2023, une conférence ministérielle sur l’action climatique et l’économie bleue avait par ailleurs été organisée à Moroni, en collaboration avec l’Union africaine. « Il s’agit de préserver la zone économique exclusive, de défendre la souveraineté alimentaire et de valoriser le patrimoine marin », a souligné le chef de la diplomatie.

Pour le ministre de l’Environnement, la situation est critique. Plus de 400 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde, et une grande partie finit dans les océans, avec des conséquences directes sur les écosystèmes et la santé humaine. « Les plages sont souillées, la biodiversité est menacée, la santé publique est en péril », a-t-il déclaré. Il a mis en avant les actions entreprises dans le pays comme l’interdiction des sachets plastiques non biodégradables, des campagnes de sensibilisation nationales, le renforcement du cadre réglementaire et l’instauration progressive d’une responsabilité élargie des producteurs. « La bataille contre le plastique ne se gagnera pas sans l’implication de tous les acteurs. »

Présent à Moroni pour sa première visite officielle, le secrétaire général de la COI, Edgard Razafindravahy, a souligné l’ampleur du défi. « Chaque minute, l’équivalent d’un camion poubelle de plastique se déverse dans nos océans. » Il a salué la forte implication locale, de la jeunesse aux chercheurs, en passant par les autorités régionales et le tissu associatif. L’escale de Plastic Odyssey revêt un caractère symbolique, coïncidant avec l’année du cinquantenaire de l’indépendance du pays, mais aussi stratégique, tant la mobilisation comorienne sur les enjeux environnementaux est forte.

Le secrétaire général a également mis en lumière la participation active de l’Université des Comores aux campagnes scientifiques et a rappelé que les données collectées permettront d’alimenter la recherche, l’enseignement supérieur et les décisions politiques. Il a aussi souligné l’identification de plusieurs initiatives locales prometteuses en matière de recyclage et d’économie circulaire, à l’image de Recyvie ou 2Mains, qui seront intégrées à un réseau régional en pleine expansion.

Dans la continuité de cette dynamique, la COI prévoit un accompagnement prolongé jusqu’en 2029 entre formations en ligne, webinaires, appels à projets, bourses de recherche, mais aussi appui technique aux institutions nationales comme l’Agence nationale de gestion des déchets (ANGD). Au-delà de l’événement, cette campagne constitue un marqueur fort d’un engagement national et régional face à un fléau global. La réduction de la pollution plastique passe aussi par une évolution des pratiques quotidiennes et un changement culturel en matière de consommation. La société comorienne, par sa mobilisation croissante et ses initiatives locales, démontre que la résilience environnementale est possible, à condition de maintenir un dialogue constant entre science, action publique, et mobilisation citoyenne.

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