Africa-Press – Comores. Du 4 au 5 août 2025, l’hôtel Faradel de Fomboni a accueilli une session de formation destinée aux leaders religieux, communautaires et institutionnels de Mohéli. Objectif: renforcer leurs connaissances sur les droits à la santé sexuelle et reproductive, les violences basées sur le genre (VBG), ainsi que les abus et exploitations sexuels. Une démarche concertée visant à impliquer les figures d’autorité dans la promotion du respect des droits humains fondamentaux.
Les autorités coutumières, religieuses et communautaires de Mohéli se sont réunies pour deux jours d’échanges et de formation sur les normes sociales liées à la santé sexuelle et reproductive et à la lutte contre les violences faites aux femmes. L’initiative, soutenue par le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), vise à mobiliser ces figures influentes dans la transformation des comportements, souvent à l’origine de tensions conjugales et d’atteintes aux droits fondamentaux. Mohamed Elhad, cadre religieux engagé contre les violences basées sur le genre (VBG), a souligné l’importance de cette rencontre. « De nombreux jeunes couples se séparent à cause d’une méconnaissance de leurs droits et devoirs dans la vie conjugale. Il est de notre devoir d’encadrer, sensibiliser et rappeler les fondements du mariage, non seulement pour assurer l’harmonie familiale, mais aussi pour garantir la santé de la femme et de l’enfant, et préserver le développement socio-économique et culturel de notre pays. », plaide-t-il.
Les discussions ont porté sur des thématiques majeures comme la planification familiale, les droits à la santé sexuelle et reproductive, et la nécessité de parler d’une même voix pour enrayer les pratiques néfastes à la vie conjugale et à la société. Mamadou Boina Maecha, assistant représentant de l’UNFPA, a apporté un éclairage basé sur les données statistiques nationales. Il a rappelé les trois résultats clés attendus d’ici 2030: Zéro décès maternel évitable – avec un taux déjà encourageant de 53 décès pour 100 000 naissances selon l’enquête de 2022. Puis satisfaction des besoins en planification familiale – un défi à relever alors que 32% des besoins restent non couverts. Et enfin l’éradication des VBG – une priorité au regard des chiffres alarmants de 2012.
Pour cela, l’UNFPA mise sur des actions de proximité: création de comités de veille et d’alerte dans les communes (déjà 4 sur 6 à Mohéli), collaboration avec les cellules d’écoute et implication des chefs de villages. « À Mohéli, Mme la Gouverneure a déjà initié la mise en place de comités dans chaque village. Il est crucial de les connecter aux structures officielles afin d’assurer une réponse rapide et coordonnée face aux cas de violence », a conclu Mamadou Boina Maecha. Une démarche prometteuse qui confirme que les leaders communautaires peuvent être des leviers puissants de changement social durable.
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