Africa-Press – Comores. Construit au début du 2e siècle, le mur d’Hadrien alignait forts, tours et garnisons sur près de 120 kilomètres. Des milliers de soldats et leur famille vivaient le long de ce mur de pierres de 118 kilomètres, qui traverse l’Angleterre de la côte ouest à la côte est, marquant la limite de l’empire romain.
L’un des forts qui constituait le mur d’Hadrien, Vindolanda, est surtout connu pour ses tablettes de bois et ses milliers de chaussures en cuir, conservées dans des sols gorgés d’eau. Mais ce sont cette fois ses latrines qui attirent l’attention des chercheurs. Ces derniers ont étudié cinquante échantillons de sédiments prélevés dans un conduit d’environ neuf mètres, relié aux latrines et aux bains du fort au 3e siècle.
Un parasite microscopique responsable de diarrhées aiguës
Plus d’un quart des échantillons contenaient des œufs de vers ronds et de trichures, un autre ver parasite pouvant atteindre 4 à 5 cm de long. Un échantillon a révélé, via une analyse biomoléculaire de type ELISA, des traces de Giardia duodenalis, un autre parasite microscopique responsable de diarrhées aiguës. Les résultats sont publiés dans la revue Parasitology.
Une hygiène insuffisante malgré les infrastructures
Ces parasites se transmettent par voie féco-orale, par l’eau, les aliments ou les mains contaminées. Leur présence montre que les latrines collectives et les systèmes d’évacuation romains ne suffisaient pas à enrayer les infections. « Ces troubles digestifs pouvaient s’installer durablement et affaiblir les soldats », explique dans un communiqué Marissa Ledger, archéologue à Cambridge.
Des découvertes similaires ont été faites sur d’autres sites militaires romains en Europe, tandis que les villes antiques hébergeaient une diversité encore plus large de parasites. À Vindolanda, ces analyses rappellent que la vie sur la frontière de l’Empire se jouait aussi dans l’ombre des latrines.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Comores, suivez Africa-Press





