Africa-Press – Comores. Si les autorités appellent à la « vigilance », elles rassurent néanmoins qu’à ce stade, la population des zones classées à risque volcanique, à savoir la région de Bambao et une bonne partie de Hambou, « n’a pas à s’inquiéter ».
Les autorités ont admis avoir essayé de garder l’information sous les boisseaux, en vain. Depuis la mi-juillet, les scientifiques chargés de surveiller le Karthala ont noté des activités anormales sur le flanc ouest dudit volcan. La zone identifiée comme étant à risque volcanique comprend la région de Bambao, dont la capitale du pays Moroni, et une grande partie de Hambou. Dans une conférence de presse organisée hier mardi, la Sécurité civile tente de rassurer la population. « L’alerte jaune n’est pas un niveau de nature à inquiéter. Il faut donc rester calme et ne pas tomber dans la psychose. En revanche, il faut rester prudent », exhorte Tachfine Ahmed, patron de cette institution célèbre sous le nom de COSEP (centre des opérations de secours et de la protection civile), ainé de l’actuelle DGSC (direction générale de la sécurité civile).
La dernière éruption en date de janvier 2007, a mis fin à une série de 4 éruptions volcaniques en moins de deux ans entre avril 2005 et janvier 2007, rappelle un document que nous nous sommes procuré. La compilation et l’analyse des informations issues du réseau de surveillance volcanologique lors des trente derniers jours confirment une tendance vers un réveil possible du Karthala observé depuis le mois de novembre 2021. L’apparition de séismes longs à partir de la mi-juillet conduit les scientifiques à émettre l’hypothèse que des intrusions importantes suivies de propagation du magma sont en train de se produire au-dessous de l’édifice volcanique. Des signaux plutôt inquiétants car associés à un mouvement du magma et sont enregistrés notamment lors de la migration de ce dernier vers la surface.
Même si l’alerte volcanique niveau jaune déclenché par le ministre de la Sécurité civile à partir du 17 aout est jugé « trop bas » (le jaune est le 1er niveau d’une échelle qui en compte 3, Ndlr), les autorités ont le devoir de se parer à toute éventualité. « Nous avons les capacités logistiques d’évacuer les 80.000 personnes situées dans les zones dites à risque, que ça soit par voie terrestre ou maritime », poursuit M. Tachfine qui fait savoir que les moyens dotés à l’armée, ceux des transporteurs et entreprises, « seront mis à contribution » dans ces opérations d’évacuation vers Mitsamiouli, au nord de l’île. S’il a trainé les pieds pour informer la population des activités anormales du volcan, « c’était dans un souci d’éviter les mouvements de panique, d’autant qu’il n’y avait pas d’urgence », s’explique celui qui, un peu plus loin dans son propos, reconnaitra pourtant qu’informer la population « est un devoir ». Il faut dire que c’est à la faveur d’une fuite d’informations que nos gouvernants se sont résolus, enfin, à communiquer.
Un épisode qui n’est pas sans rappeler la crise de la gestion chaotique de la crise de Covid-19, quand le gouvernement a attendu que les gens tombent comme des mouches pour reconnaitre, officiellement, la présence du virus sur le territoire national.
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