Africa-Press – Comores. La chanteuse comorienne Nadia Mladjao plus connue sous le nom d’IMANY sera la tête d’affiche du festival de Genève. Créé il y a 18 ans, le festival les Créatives est un festival pluridisciplinaire 100% féminin.
Le festival a lieu tous les ans durant les deux dernières dizaines du mois de novembre. Son but est de faire la promotion des artistes féminines. Chaque année, c’est une soixantaine d’événements qui sont organisés pour la valorisation de plus de 200 artistes. Cette année, l’une des têtes d’affiche du festival est donc l’artiste d’origine comorienne Nadia Mladjao dit IMANY. Connue pour sa voix unique et rendu célèbre par sa chanson “You will never know”, l’artiste continue son immersion dans le monde de la chanson et s’inscrit un peu plus comme la référence dans la reprise des chansons. « J’aime beaucoup prendre les chansons des autres et faire comme si c’était les miennes, en donner une autre lecture. Avec des titres connus, on se rend mieux compte de la versatilité et du côté rock du violoncelle », s’est-elle confiée au magazine Le Matin Dimanche.
Né à Onex en Suisse sous la direction de Cyrille Schnyder-Masmejan, le festival vise à étudier la place de la femme dans la société et lui donner toute son importance. C’est le seul festival du genre qui n’accueille que des artistes féminins. « C’est une bonne étape jusqu’à la prochaine, quand la séparation des genres ne sera plus un sujet et lorsqu’on n’aura plus besoin de faire des festivals exclusivement féminins parce que ca ne choquera personne de voir des événements avec une majorité d’artistes femmes », dit-elle. Dans cette interview, elle revient aussi sur sa jeunesse sportive particulièrement dans l’athlétisme. « J’ai commencé à 9 ans et j’en ai fait pendant près de dix ans, j’étais dans l’équipe nationale … Sauteuse en hauteur. Ces années m’ont appris la discipline, le travail, la patience et ça a forgé mon mental, comme le mannequinat l’a fait ensuite », poursuit-elle.
Partie aux Etats-Unis à la découverte de nouveaux horizons, elle ne regrette pas ce choix car il l’a aidé à devenir ce qu’elle est aujourd’hui, connue partout dans le monde. « En France, je ne connaissais pas d’artistes. A New-York, il y en a partout. Ces gens assumaient leur rêve, et moi non. Après le 11 septembre, on ne pouvait plus travailler car il n’y avait plus d’argent et il fallait payer les factures, donc je me suis mise à faire de petits boulots dans des restos. C’est comme ça que j’ai rencontré d’autres artistes », avance-t-elle.
Inspiré de la grande pianiste américaine, Nina Simone disparue en 2003 et de Tracy Chapman dont elle a interprété quelques chansons, la diva IMANY est aussi une amoureuse de l’ex compagne de Jean Paul Sartre, l’écrivaine Simone de Beauvoir dont elle a lu « Mémoires d’une jeune fille rangée » à l’âge de 15 ans. « Ce livre m’a mis une vraie gifle. J’ai compris qu’on ne nait pas femme, mais qu’on le devient, comme elle dit. J’ai compris que je n’étais pas conditionné à ma situation de femme, que ce n’est pas parce que j’étais d’origine comorienne et issue d’une famille nombreuse que j’étais vouée au mariage et a la vaisselle », précise l’artiste. Un discours qui doit inspirer plus d’un et appelle a l’autodépassement en refusant de vivre dans les carcans des idées préconçues d’avance.
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