Africa-Press – Comores. Deux journalistes sensibles au genre ont remporté le prix Samniya Bounou. Il s’agit du journaliste d’Al-watwan Chamsoudine Said Mhadji avec son article « l’itinéraire d’une activiste en herbe », un portait d’Armel Sylva et le journaliste de Radio Ngazidja Ibrahim Ahamada Mze Ayyam avec son émission radio dédiée au genre.
Initié en novembre dernier par l’association des femmes comoriennes de la presse (AFCP) en collaboration avec la CNDHL, l’Union européenne et l’EarthEcho communication. Le prix Samniya Bounou avait pour objectif de récompenser les journalistes sensibles au genre en hommage à feue Samniya. Disparue prématurément en 2017, elle a laissé dans la mémoire de ses confrères et des lecteurs le souvenir d’une femme engagée pour la promotion des droits des femmes et de leur image dans les médias. À cette occasion, une cérémonie a été organisée hier mardi 20 décembre à l’Alliance Française pour décerner le prix. Une dizaine des lauréats ont été nominés, mais seuls deux d’entre eux ont gagné le prix. Il s’agit des journalistes ayant fait la visibilité de l’image de la femme dont le journaliste d’Al-watwan et secrétaire général du syndicat Chamsoudine Said Mhadji avec son article « l’itinéraire d’une activiste en herbe » portrait d’Armel Sylva et le journaliste de Radio Ngazidja Ibrahim Ahamada Mze Ayyam avec son émission dédiée au genre.
Dans la foulée, la présidente de l’AFCP Abouharia Said Abdallah précise que cette journée mémorable est pour rendre hommage à une femme de la presse qui a longtemps milité pour les droits de la femme, Feue Saminya Bounou. Elle ajoute que l’AFCP s’est fixée comme objectif de faire la promotion du genre dans le monde des médias, accompagner les jeunes femmes à intégrer la profession mais surtout de promouvoir la mémoire, toute la mémoire, de celles qui ont illuminé « nos rêves, nourri nos ambitions et façonné nos parcours ». « Mme Saminya Bounou en est un grand modèle pour nous toutes. Le prix qui porte son nom et que nous lançons officiellement aujourd’hui marque le début d’une reconnaissance à l’égard de toutes ces femmes journalistes qui se sont battues pour que le métier de journaliste ne soit pas seulement celui des hommes dans notre cher pays », réconforte-t-elle.
« Si vous vous faites démolir, relevez-vous », devait souligner Sittou Raghadat Mohamed, une expression qui marque son plus beau parcours. Pour elle, cette activité s’inscrit dans le cadre de la promotion, de la présentation et de l’image des femmes dans les medias aux Comores. Ce prix a pour vocation de soutenir ceux ou celles qui se battent pour l’image de la femme. Et comme le dit si bien le représentant d’EarthEcho communication Kader Barry, cette cérémonie s’inscrit plus largement dans une stratégie visant à promouvoir une image positive de la femme dans les médias des Comores à couvrir les enjeux et défis du genre en récompensant les auteurs qui ont contribué.
Interrogé par La Gazette, le lauréat du prix Samniya, Chamsoudine Said Mhadji a salué cette action louable. « C’est un pas énorme pour le pays, pour la première fois dans l’histoire, un prix rend hommage à une journaliste engagée comme Samniya Bounou. Cette distinction nous démontre que nous devenons travailler pour valoriser la femme en lui donnant sa place », confie-t-il. Quant au chef du Bureau de l’Union Européenne aux Comores Pierre Beziz, il a salué chaleureusement les lauréats et insiste que l’UE est fière de soutenir de telles initiatives. « Je salue l’engagement de tous les lauréats de ce concours et la pertinence des gagnants. Promouvoir le rôle des femmes comoriennes dans la politique, faire sa promotion, l’UE est fortement engagée sur cette question », renchérit-il.
Pour mémoire, Samniya Bounou a quitté ce monde à l’âge de 49 ans, en 2017 soit 5 ans depuis, laissant derrière elle deux jeunes garçons, un époux, une famille et des amis. Elle inpirait le courage par sa ténacité et sa force, elle a dédié sa vie au journalisme.
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