Africa-Press – Comores. Cette pénurie incessante inquiète la fédération comorienne des consommateurs. Selon elle, l’Etat doit prendre ses responsabilités, car ces pénuries ne sont que la résultante du manque de réactivité des décideurs, l’absence totale des prévisions et une désorganisation manifeste.
La situation difficile que traverse le pays inquiète non seulement la population mais également la fédération comorienne des consommateurs. Dans un entretien téléphonique qu’elle a accordé à La Gazette des Comores, la présidente de la FCC Nasra Mohamed Issa parle d’une situation déplorable. Depuis presque une année, la situation se détériore par une inflation galopante due à la raréfaction des produits importés, notamment les produits carnés très prisés en ces périodes de grands mariages. « Rien n’est géré dans le pays. On est face à des pénuries incessantes, d’anarchie des prix, et de désordre dans le commerce. Chacun fixe ses prix comme bon lui semble, il n’y a aucun contrôle malheureusement. Ces pénuries résultent de l’absence d’une prévision », déplore-t-elle. « Gouverner c’est prévoir, ce n’est pas à la société civile de gérer les problèmes. Nous avons des idées mais nous ne pouvons pas les préconiser, car en amont il faut les mettre en action », avance-t-elle
L’organisation a tenu une réunion récemment avec le ministre de l’Économie et a également adressé un courrier au ministre des finances pour dénoncer et montrer cet état urgence malheureusement aucune réponse. Ce silence des autorités est très pesant. « Par exemple, quand la société civile veut manifester son mécontentement, on l’en empêche en déployant des militaires à la place de l’indépendance. Pourtant l’on continue à spéculer, à créer des pénuries. Pourquoi ne pas déployer l’armée pour stopper cette anarchie des prix, pourquoi tant d’énergie pour empêcher une population de manifester pacifiquement son désarroi ? », s’interroge la présidente de la FCC.
Le pays est dans une impasse. « L’état doit prendre ses responsabilités. Ceux qui ne sont pas capables n’ont qu’à démissionner », lance-t-elle. Nasra estime que dans le pays, il y a les compétences pour assumer ces taches. « Face à des situations de crises et d’urgence, il faut prendre des mesures. Malheureusement chez nous, les mesures d’urgence sont prises tardivement. On nous parle d’aides accordées aux commerçants mais il n’y a aucune transparence. L’on savait depuis que les transporteurs ne viennent pas, le pourquoi, ils ont arrêté de desservir le pays, le problème pourrait être résolu mais il ne le gère pas. C’est incompréhensible », précise-t-elle.
Lors d’une rencontre avec le ministre de l’économie, ce dernier a signifié qu’ils sont en train de négocier avec l’île Maurice. Un pays voisin qui maîtrise bien la crise. « Mais pour quand ce modèle mauricien pourrait-il être appliqué chez nous ? Ailleurs des solutions sont prises comme des mesures d’accompagnement. Chez nous le consommateur est livré à lui-même ». C’était l’occasion pour cette dernière d’attirer l’attention sur certains produits presque périmés, avariés ou mal conservés mais en vente sur le marché. « Cette situation doit cesser pour la santé de tous, c’est une question de sécurité alimentaire », a-t-elle martelé.
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