Africa-Press – Comores. Le syndicat des journalistes se dit choqué par les propos humiliants prononcés par le secrétaire général de la CRC, parti au pouvoir, à l’endroit des journalistes d’Al-Watwan. « Un ton qui se voulait intimidant pour les journalistes et réellement inquiétant pour la liberté de la presse en Union des Comores » fustige le SNJC qui appelle les organisations syndicales à œuvrer pour l’émergence d’une presse libre et indépendante dans le pays.
Quelques jours après que le syndicat national des journalistes aux Comores(SNJC), ait demandé au chef de l’Etat Azali Assoumani, l’ouverture des médias d’Etat à toutes les sensibilités politiques, le secrétaire général de la CRC, parti au pouvoir, Youssouf Mohamed Ali réagit en sa façon. En pleine conférence de presse, il conseille aux journalistes d’Al-watwan, « d’aller planter des patates s’il veulent critiquer le pouvoir. L’on ne peut pas avoir l’équipement d’Etat, être payé par l’Etat et s’opposer aux gouvernements », déclare-t-il. Des propos jugés humiliants, sur un ton intimidant pour les journalistes et réellement inquiétant pour la liberté de la presse en Union des Comores. Le SNJC se dit choqué qu’une haute autorité qui plus est Délégué de la défense, ose menacer publiquement des journalistes, et « égratigne au passage le Code de l’Information, adopté sous l’actuelle législature ».
Selon toujours le SNJC, ce énième dérapage du secrétaire général du parti au pouvoir, vient donner raison au Syndicat National des Journalistes Comoriens qui, à l’occasion de la présentation des vœux du nouvel an, a demandé au président de la République, Azali Assoumani « de rappeler à ses ministres et directeurs, qu’un média financé par l’Etat n’est pas un canard du gouvernement, encore moins une caisse de résonnance relayant de la propagande ».
De son côté, la rédactrice en cheffe d’Al-watwan Abouhariat Said Abdallah regrette et condamne fortement ces propos. « Ces propos ne sont pas dignes d’une telle personnalité, comme le syndicat l’a souligné. Al-watwan n’est pas un journal du gouvernement mais d’Etat, c’est à dire, il est au service du public. Également il n’y a pas de sous métier. Nous appelons donc le chef de la CRC à faire des excuses formelles à l’endroit du corps journalistique mais surtout aux journalistes d’Al-watwan », lance-t-elle.
Parallèlement, le syndicat exprime sa solidarité aux confrères d’Al-watwan et appelle toutes les organisations syndicales comme la Fédération Internationale des Journalistes, Reporters sans Frontières, l’Union de la Presse Francophone, l’Organisation des Nations Unies, l’Union Africaine, le Conseil National de la Presse et de l’Audiovisuel, la Confédération des Travailleuses et des Travailleurs des Comores, les organisations syndicales et patronales, les partis politiques et les citoyens Comoriens à œuvrer pour l’émergence d’une presse libre et indépendante en Union des Comores.
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