Africa-Press – Comores. Les vendeuses du marché de volo-volo ont battu le pavé hier matin. A l’origine de ce mouvement d’humeur, un malentendu sur une hausse supposée des taxes prélevées par la commune dans les deux principaux marchés de la capitale. L’hôtel de ville nie tout en bloc et parle d’une rumeur colportée dans le but de déstabiliser l’exécutif de la commune.
Tôt le matin d’hier lundi, les vendeuses du marché de Volo-volo ont investi les parvis de l’hôtel de ville de la capitale. Ces femmes qui tiennent leurs activités commerciales dans ce grand marché du pays ont improvisé une marche et se dirigent vers le centre-ville où se trouve la mairie. Elles ont demandé à rencontrer à nouveau le maire. Ce qui a été fait.
Après presque deux heures de discussion avec le maire Abdoulfatah Said Mohamed en présence du bureau communal, les vendeuses sont reparties dans la confusion totale. Pour certaines, le mouvement doit se poursuivre car elles n’ont pas été suffisamment écoutées par la commune. Pour d’autres, elles ont eu les explications nécessaires, la grève qu’elles ont prévu de faire n’a pas lieu d’être.
Tout est parti d’un malentendu sur une hausse supposée des taxes que la commune prélève dans les deux principaux marchés de la capitale. Des rumeurs faisant état d’une taxe entre 15.000 et 40 000 FC que chaque vendeur devait s’acquitter. « Cette rencontre avec le maire fait suite à une autre, il y a quelques semaines pour la même question de la hausse des taxes. Le maire nous avait expliqué que la mairie n’a pas revu à la hausse les taxes qu’elle prélève dans les deux marchés. Mais qu’elle fut notre surprise lorsque le lendemain quelqu’un vient nous avertir que la taxe de 40 000 FC par personne est maintenue. Il était évident qu’on ne pouvait pas rester sans réaction. Nous sommes donc venues demander des explications », lance sur un ton de colère Fatoumia Said vendeuse de produits laitiers.
En plus de ces taxes qu’elle juge trop élevées, cette native de Diboini déplore le problème de l’insécurité dans le marché. « Supposons que nous payons cette somme, que les autorités puissent nous expliquer où ira cette argent. Car le soir, nos produits sont dérobés, parce que la mairie est incapable de recruter un gardien. Les toitures sont délabrés comment pouvons-nous continuer à payer des taxes dans ces conditions », a-t-elle pesté, ajoutant qu’elles poursuivront le mouvement si elles ne trouvent pas de compromis avec la mairie.
Pour Rouzouna Ahmada vendeuse de poisson à Volo-volo, il est inenvisageable pour eux de payer 40 000 FC de taxe. « J’ai 10 enfants dont je dois m’occuper de leur éducation. C’est cette activité qui me permet de payer leur écolage et de les nourrir. Qu’on me dise comment l’on peut survivre dans cette condition », regrette cette septuagénaire, selon qui deux choix se présentent, soit elle met fin à son activité, soit elle hausse à son tour le prix du kilo poisson. Un dilemme. « Ce qui n’est pas évident pour les consommateurs vu leur pouvoir d’achat », ajoute-elle.
A l’hôtel de ville on nie tout en bloc. Dans un point de presse tenu après l’audience accordée aux manifestantes, la secrétaire générale de la mairie laisse entendre qu’il y a eu un malentendu sur cette question de prélèvement des taxes. « Il y a un mois, le maire les avait reçu et les a informé sur les travaux qui vont se faire et les nouvelles procédures qui entreront en vigueur dès le mois de février. Notamment la mensualisation des taxes. Vous n’êtes pas sans savoir qu’à Volo-volo les taxes sont prélevées tous les jours. Pour des raisons de sécurisation de nos recettes, nous avons fait le choix d’un prélèvement mensuel et non journalier, ou semestriel pour certains cas », explique Armia Mattoir.
D’après elle, les taxes restent les mêmes : 100 FC, 200 FC et 1200 FC par jour. Pour Amir Mohamed (alias Amir Kiwan), conseiller chargé de la voirie les 40 000 FC à l’origine du mouvement de colère des vendeuses sont les mêmes que ceux qui travaillent à Volo-volo. « C’est la somme totale de 15 000 FC de droit annuel plus de 5000 FC de taxe mensuelle. Ce qui vaut 20 000 FC par personnes sachant qu’une table est occupée par deux personnes. Ce qui donne 40.000 Fc par table et non par personne », précise-t-il.
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