Africa-Press – Comores. Le collectif des boulangeries des Comores annonce une augmentation du prix du pain de 10,5%, dès le 1er mars prochain. Devant la presse nationale, vendredi 24 février dernier, les conférenciers expliquent que cette hausse est liée au fait que le contrat signé entre le gouvernement de le collectif n’a pas été renouvelé depuis le 31 décembre. Le collectif des boulangeries parlent d’un manque à gagner de plus de 120 millions par mois.
Le collectif des boulangeries a annoncé vendredi 24 février dernier à Moroni les nouveaux tarifs de la baguette. En raison de la flambée des prix du fret, de la farine, de la levure, du pétrole et de l’électricité, le collectif décide de réajuster le prix de la baguette à partir du 1er mars 2023 prochain. Madi Ahamada, le président du collectif et gérant de la boulangerie de Mdé précise que depuis cette date le prix de la demi-baguette va passer désormais de 75 FC à 100 FC au détail et de 175 FC à 200 FC pour la baguette. « Nous rappelons à notre aimable clientèle que nous n’avons ménagé aucun effort avec le gouvernement pour maintenir le prix initial malgré la forte conjoncture économique, mais nous ne pouvons plus continuer à vendre en perte au risque de fermer nos entreprises », explique le président du collectif avant d’ajouter que « cela fait déjà presque deux mois sans une réaction du gouvernement par rapport au contrat signé l’année dernière. En tout cas, le gouvernement a cessé de subventionner financièrement la population à travers les boulangeries. Ce qui fait que nous nous trouvons en déficit de plus de 125 millions de nos francs pour chaque boulangerie ».
Cette augmentation de 10,5% a été réfléchie et décidée par le collectif du fait que ce dernier a constaté que le gouvernement ne réagit pas aux alertes. « A part son soutien financier des mois précédents, il nous a suggéré de se regrouper pour commander la farine en grande quantité et dont les frais seront à leur charge. Mais nous avons lancé cette commande à travers plusieurs fournisseurs mais le prix n’a pas changé grande chose », indique pour sa part Hassane, membre du collectif. « C’est pour cela que nous décidons de procéder à ce réajustement de prix pour sauver notre secteur », ajoute-t-il.
Le collectif est conscient de l’étendue de cette décision, mais dit ne pas avoir fermé la porte aux négociations avec le gouvernement. « D’ailleurs une lettre relatif à ce réajustement a été adressée au ministère de l’économie depuis le 17 février mais jusqu’au jour d’aujourd’hui, nous n’avons pas eu de suite », avance Ahmed Ali Amane.
Dans cette missive, deux rapports rédigés par un expert comptable démontrent explicitement la situation économique réelle que vivent les boulangeries en cette période difficile, et concluent à l’inéluctable augmentation du prix du pain. « En s’appuyant sur ces rapports, nous comprenons clairement que même si le gouvernement maintient toujours sa bonne volonté de soutenir financièrement la population auprès des boulangers, mais le prix de la baguette ne peut plus rester le même », lit-on dans cette lettre dont La Gazette des Comores s’est procuré une copie.
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