Africa-Press – Comores. Conformément à l’article 44 de son règlement intérieur, le G10, a tenu ce week-end son congrès extraordinaire. Au cours de ce troisième congrès du genre, le G10 annonce son divorce avec la Mouvance présidentielle tout en restant un mouvement politique indépendant, ou centriste.
Après avoir fait deux mandants consécutifs, Mohamed Abdouloihabi cède la présidence à son successeur en la personne de Saïd Abdou Djaé du parti Dudja Dzima. Il a été élu dimanche dernier, Président du conseil national du G10 au cours d’un vote des chefs des partis composant ce groupement politique. Il va désormais tenir les rênes pendant une année avec Mohamed Ali Dia, élu Secrétaire National. Ce dernier, lors de son intervention affirme que le G10 qui devient un mouvement à contrôler et à neutraliser voir même à abattre aux yeux de nos gouvernants, ira aux prochaines élections. Au cours de ce congrès, le G10 cesse de s’inscrire dans la dynamique de la Mouvance présidentielle et se constitue en mouvement politique indépendant (ni pouvoir, ni opposition), une force de propositions pour une alternative politique dans la démocratie et la paix. « Le G10 se déclare un mouvement politique d’ouverture à toutes les idées et à toutes les tendances qui militent pour un pays de droit, une gouvernance démocratique, la lutte en faveur de l’unité nationale et des valeurs authentiques propres à notre nation », peut-on lire dans sa déclaration finale.
Le G10 affirme que l’alternance politique ne peut se faire que par les urnes. Il exhorte le gouvernement à organiser les élections présidentielles et des gouverneurs de 2024, en apportant toutes les garanties, entre autre la mise en place d’un comité de supervision, de surveillance et de contrôle des élections, la supervision du processus électoral par une force internationale et la présence des représentants des candidats aux élections à tous les niveaux des opérations électorales. « Le G10 appelle tous les acteurs politiques du pays à s’impliquer dès maintenant dans le processus électoral pour modérer l’impact négatif de institutions électorales dominées par le pouvoir », souligne-t-il.
Pour rappel, à la suite des élections législatives et communales de 2020, dix des partis politiques de l’Alliance de la Mouvance Présidentielle « AMP » ont déploré les entraves mises par le parti CRC dans le processus de désignation des candidats à ces compétitions et qui ont abouti à l’avènement d’une Assemblée Nationale monocolore. Ces dix partis ont noté la volonté manifeste du parti CRC à vouloir gouverner seul et en dehors des recommandations des Assises Nationales de février 2018, sur lesquelles se sont retrouvés tous les partis qui ont formé l’AMP. Ces dix partis se sont constitués en mouvement dissident (le G10) avec comme objectif, recadrer le gouvernement du président Azali Assoumani par des critiques constructives et des propositions alternatives à une politique autocentrée et exclusive. La riposte à la position du G10 ne fut autre que l’ignorance et le rejet intégral des propositions que celui-ci a fait lors du « dialogue inter comorien » de 2022. De la même façon, les amendements proposés par le G10 au projet de loi relative à l’élection du président de la république, en particulier sur la double nationalité et la loi portant sur le statut des partis politiques furent rejetées sans ménagement.
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