La société civile dit non à l’expulsion massive des comoriens à Mayotte

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La société civile dit non à l’expulsion massive des comoriens à Mayotte
La société civile dit non à l’expulsion massive des comoriens à Mayotte

Africa-Press – Comores. À quinze jours de l’opération Wuambushu, programmée par les autorités françaises, la société civile comorienne monte au créneau et dit non aux « déplacements forcés » en territoire comorien de Mayotte. Elle demande au gouvernement de se prononcer sur cette grave crise migratoire en perspective visant à expulser plusieurs milliers de comoriens résidant dans la quatrième île sous administration française.

Face au silence pesant des autorités sur la question de l’opération d’expulsion massive de comoriens résidant à Mayotte, programmée par les autorités d’occupation pour la fin de ce mois d’avril, le Comité Maoré et les organisations de la société civile (Ngo’shawo, Ong Hifadhui, Afriyan, 3e Voix, Ctc, etc.) ont tenu hier mercredi 5 avril une conférence de presse pour dénoncer vigoureusement une opération qu’elles qualifient de « génocide ». « Non aux déplacements forcés en territoire comorien », lance dans la foulée, le président du comité Maoré l’avocat Me Attiki Ismael. Il estime que la France est dans l’inégalité sur le plan du droit international et du droit humanitaire.

« Cette expulsion est une déportation, un acte considéré comme un crime contre l’humanité. Nous sommes ici pour trouver une solution. Il s’agit d’un déplacement de force. Ce projet de destruction des bidonvilles, c’est un risque grave pour la paix civile (…) Nous appelons à l’unité. Nous espérons que cette opération ne se fera pas. Nous condamnons fermement cette cette mainmise de la France », souligne-t-il.

De son côté, le président du Conseil des sages, l’ambassadeur Ahmed Thabit est revenu sur l’histoire pour montrer ô combien l’opération « Wuambushu » est illégale et dangereuse. À cela, il demande au gouvernement de se prononcer. « Il faut un dialogue qui sera parrainé par l’Union africaine et les Nations unis, entre la France et les Comores, afin d’étudier cette question avec sérieux », suggère-t-il, avant d’ajouter que « au cours de cette semaine, deux lettres seront envoyées à l’endroit du secrétaire générale de l’ONU et un autre à Moussa Faki Mahamat de la commission de l’Union Africaine » pour une la recherche d’une solution acceptable.

Quant à la présidente de l’Ong Hifadhui, Rahamatou Goulam, elle fait savoir que cette opération entrainera des conséquences fâcheuses et dramatiques, et touchera particulièrement les femmes et les enfants. « Par ces motifs Hifadhui en qualité d’organisation de la société civile et lutte contre toutes formes de violences à l’égard des femmes et des enfants, dit non aux déplacements forcés, non aux expulsions massives et illégales des population natives des iles Comores », tonne-t-elle. La société civile ne compte pas en rester là, elle fera des coudes et des manches pour qu’enfin une solution soit retrouvée. Une réunion avec les partis politiques se fera prochainement ainsi que d’autres actions.

Pour mémoire, l’opération Wuambushu est prévue pour débuter le 20 avril prochain, avant même l’Eid El Fitr, et elle vise à intensifier les arrestations, les expulsions et destructions de logements, dans l’objectif cynique de nettoyer l’île de ses habitants originaires des trois autres îles sœurs, considérés à tort comme « clandestins ». Le maintien sous administration française de Mayotte depuis 1975, est pourtant jugé illégal selon toutes les résolutions de l’ONU, qui reconnait son appartenance à l’Etat comorien.

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