Africa-Press – Comores. Des comptables et autres cadres de Comores Telecom ont fait l’objet d’arrestations samedi dernier dans le cadre de l’enquête relative à l’affaire Nazra, du nom de cette jeune femme suspectée d’être au cœur d’une vaste opération d’arnaque. Les mis en cause sont suspectés d’avoir injecté de l’argent provenant des caisses de la société publique.
Décidément cette affaire qui préoccupe les autorités n’a pas encore livré tous ses secrets. Ce samedi en début d’après-midi, nous avons appris l’arrestation de plusieurs agents de Comores Telecom dont des comptables et autres cadres. Selon nos informations, ils sont suspectés d’avoir placé de l’argent dans la pyramide de Ponzi mise en place par Nazra Said Hassani, cette jeune femme comorienne arrêtée à Madagascar où elle avait voulu trouver refuge en début de semaine. Les sommes utilisées par ces agents de Comores Telecom proviendrait directement des caisses de la société publique. L’on parle d’autres agents de la Meck Moroni. Les responsables de l’institution de microfinance ont d’ailleurs invité toute personne qui aurait placé de l’argent dans ce système de se faire connaître. La directrice exécutive est écartée provisoirement de ses fonctions. Si officiellement on évoque une « mise en congé pour garantir la transparence des investigations internes », Laila Said Hassani, puisqu’il s’agit d’elle, serait citée par Nazra comme faisant partie de personnes ayant fait des placements financiers dans sa pyramide avec de l’argent public.
Dans un communiqué publié la semaine dernière, la Banque Centrale a émis son souhait de voir des « sanctions sévères » être prises aussi bien contre les auteurs que contre les complices « de cette escroquerie financière ». Selon une source bien au fait du dossier au sein de l’institution de microfinance, des arrestations devraient avoir lieu à la Meck Moroni cette semaine. Le mercredi 5 avril dernier Nazra Saïd Hassani est arrivée aux Comores après avoir été arrêtée à l’aéroport de Madagascar. Elle est suspectée d’être au cœur d’une vaste opération d’arnaque de type Ponzi. Les préjudices sont estimés à plus de 2 milliards de nos francs. Elle a réussi à quitter le pays sous une fausse identité avec la complicité de quelques agents au sein de la police. C’est sa date de naissance qui aurait permis aux enquêteurs de l’identifier et de la faire arrêter à sa descente de l’avion à l’aéroport d’Antananarivo. Dans la foulée, le chef de l’État Azali Assoumani a démis de ses fonctions le directeur de la police nationale.
Selon nos dernières informations, le juge d’instruction chargé de l’affaire aurait retenu le chef d’inculpation d’abus de confiance, contre la principale prévenue Nazra Said Hassani, avec placement en mandat de dépôt depuis du samedi 8 avril dernier. D’autres arrestations ne sont pas à écarter dans les jours et semaines qui suivent, selon une source proche de l’enquête.
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