Le gouvernement appelle la France à y renoncer

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Le gouvernement appelle la France à y renoncer
Le gouvernement appelle la France à y renoncer

Africa-Press – Comores. Moroni a décidé enfin de briser le silence. Dans un communiqué publié lundi 11 avril dernier, le gouvernement comorien demande à Paris de renoncer à l’opération « Wuambushu », visant à expulser les comoriens de trois îles vivant sans papier à Mayotte, l’ile comorienne sous administration française.

Après maintes alertes de la société civile, de l’opposition, le gouvernement comorien a enfin décidé de sortir de son mutisme, pour demande aux autorités françaises de renoncer à leur opération « Wuambushu » visant à la destruction de bidonvilles suivie de l’expulsion des occupants comoriens de trois iles sans papiers vers l’ile d’Anjouan.

Conçu par le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, cette opération prévue de démarrer à la fin du ramadan soit le 20 avril, « va à l’encontre du respect des droits humains et risque de porter atteinte aux bonnes relations qui unissent les deux pays » peut-on lire dans le communiqué de Beit-Salam. « Il est à rappeler que Mayotte est une île comorienne, maintenue sous administration française, depuis l’indépendance du pays en 1975, et par conséquent, toute expulsion de Mayotte, de Comoriens venant des trois autres îles, constitue une violation grave du droit international », poursuit le communiqué.

« Soucieux d’entretenir la bonne qualité des liens séculaires qui unissent les Comores et la France et, de contribuer à la préservation de la paix et de la stabilité dans la région de l’océan indien et sur le continent africain, le gouvernement comorien interpelle sur le danger d’une telle opération et demande aux autorités françaises d’y renoncer », poursuit-il. Le gouvernement d’Azali suggère aux autorités françaises de privilégier le dialogue et la concertation, non seulement avec l’Union des Comores, dont les compatriotes sont chez eux à Mayotte, mais aussi avec les autres pays dont les concitoyens se trouveraient illégalement à Mayotte, en vue de trouver ensemble, les réponses humanitaires de relogement et de formation nécessaires, mais aussi celles de régularisation, pour ceux dont le statut le nécessite.

Rappelons que le 05 avril dernier, la société civile réunie au Palais du peuple avait dénoncé cette opération, l’assimilant à « un génocide ». La société civile estime que la France est dans l’inégalité sur le plan du droit internationale et avait appelé le gouvernement à se prononcer sur cette situation. À Mayotte, des voix se sont élevées à l’instar des soignants. Ces derniers ont alerté les autorités françaises que « le bilan des précédentes interventions de grande ampleur en matière de lutte contre l’immigration ou l’insécurité impliquait des conséquences dramatiques ».

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