Le gouvernement sous pression de la société civile

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Le gouvernement sous pression de la société civile
Le gouvernement sous pression de la société civile

Africa-Press – Comores. La société civile n’entend pas baisser la garde. Vent debout, elle dénonce l’opération humiliante programmée à Mayotte par la France et appelle le gouvernement comorien à abroger sans délai l’accord cadre de partenariat signé en 2019 avec Paris et de s’opposer fermement à tout acte de déplacement forcé de population entre nos iles.

« Le temps de la complaisance et de la duperie est terminé » lance d’emblée la charismatique militante de la société civile, Hissane Guy. C’est dans une salle comble que la société civile a tenu samedi 15 avril dernier son rassemblement populaire pour dénoncer l’opération Wuambushu visant à saccager des maisons et à expulser les comoriens de trois iles résidant à Mayotte. Ce rassemblement dirigé par le Comité Maore a vu la présence de toutes les couches sociales et de nombreuses personnalités politiques. Comme partout ailleurs dans le monde, des voix se sont élevés au foyer des femmes de Moroni pour exiger la non-réadmission des personnes reconduites à la frontière et de condamner cette opération qui est contraire aux principes des droits de l’homme et à toutes les conventions internationales dont la France est signataire.

Face à cette « opération génocidaire », Hissane Guy considère que les clandestins sont la France qui occupe illégalement l’ile comorienne de Mayotte violant ainsi toutes les résolutions pertinentes des Nations-Unies réaffirmant avec force le caractère comorien de Mayotte. « Nous, peuple comorien présent sur les 4 iles et partout dans le monde, exprimons notre ras-le-bol face à la persécution dont nous sommes victimes depuis la prise de notre Indépendance. Bientôt 50 ans d’un gâchis incommensurable qui laisse deux générations sacrifiées pour de sombres intérêts, deux générations qui subissent un narratif néocolonialiste visant à entretenir la division entre les enfants des Comores et à les maintenir dans un état de dépendance et de mendicité vis-à-vis de la France. Nous ne pouvons tolérer une énième humiliation de notre pays souverain en laissant se perpétrer un crime contre l’humanité sur nos terres », lance-t-elle, appelant les mahorais à ouvrir les yeux sur les véritable enjeux de cette occupation illégale et sur cette opération.

Au nom de la société civile, elle demande au gouvernement français l’arrêt immédiat de cette opération criminelle nommée Wuambushu qui n’est conforme ni au droit international, ni même au droit français. « Nous demandons au gouvernement comorien d’abroger sans délai l’accord cadre de partenariat renouvelé avec la France signé le 22 juillet 2019 et de s’opposer fermement à tout acte de déplacement forcé de population entre nos iles. Nous condamnons fermement la trahison de la France et de tout autre acteur qui contribue à l’accompagner dans ses desseins macabres et prions par conséquent la communauté Internationale d’encadrer les négociations futures entre les Comores et la France dans le règlement de ce conflit territorial qui n’a que trop duré », souligne-t-elle.

Tout comme Hissane Guy, le président du Comité Maoré Me Attiki Ismael tire la sonnette d’alarme sur cette opération de traitement inhumain. Il a fait un rappel sur l’histoire de l’indépendance des Comores. Selon lui, de nombreux dispositifs ont été mis en place entre deux Etats pour tenter d’arriver à une solution qui ne déshonore aucune des parties. « Force est de constater que l’emprise de la France sur Mayotte ne fait que se confirmer avec successivement, l’organisation de référendums condamnés par l’ONU sur cette ile, l’instauration du visa Balladur en 1995 qui continue de faire des milliers de morts entre Anjouan et Mayotte. La départementalisation de Mayotte en 2011 et sa rupeisation dans la foulée et l’accord scélérat signé en juillet 2019 entre l’Etat français et un pouvoir comorien fragilisé sur le plan intérieur; un accord qui consacre le renoncement de Mayotte par le gouvernement comorien en échange de 150 millions d’euros », déplore-t-il, avant d’ajouter que « il est clair qu’un dialogue bilatéral ne va pas nous aider dans la recherche d’une solution juste et équitable. Nous insistons que tout dialogue avec la France sur cette question doit être parrainé et sous les auspices de l’ONU et l’UA ». Rappelons que ledit mouvement a saisi toutes les instances internationales pour dénoncer cette opération génocidaire visant à expulser des compatriotes de chez eux.

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